Le feuilleton Djezzy serait sur le point de connaitre son épilogue, après trois années de tractations. Le gouvernement algérien et Vimpelcom auraient trouvé un accord, en créant une nouvelle société, dont 51 % du capital sera détenu par des opérateurs algériens, conformément à la réglementation régissant les IDE en Algérie.
La nouvelle OTA (Optimum Telecom Algérie) a été crée dimanche dernier, a annoncé, mercredi à Alger son PDG, M. Vincenzo Nesci. Optimum Telecom Algérie, qui remplace Orascom Telecom Algérie, l’opérateur de téléphonie mobile qui commercialise la marque Djezzy, «a obtenu son registre de commerce et est enregistré en tant qu’opérateur dans les télécom », a indiqué M. Vincenzo Nesci, en marge du Networking Fikra (idée), organisée par l’agence Allégorie.
La création de cette société serait un premier pas vers la solution du conflit Djezzy. Dans une seconde étape, le capital de la nouvelle société serait détenu à hauteur de 51% par sept opérateurs algériens, et les 49% restants par le russo-norvégien Vimpelcom, propriétaire de l’ancienne OTA. « Nous sommes ici pour respecter la loi algérienne, et toutes nos activités sont encadrées par le droit algérien », a affirmé le patron de Djezzy. Il a précisé toutefois que les discussions entre Vimpelcom et le gouvernement algérien « se poursuivent » parce qu’ « il y a encore des problèmes juridiques à résoudre ».
La formule a été validée par le Conseil national de l’investissement, mais on ignore pour le moment les modalités financières de l’accord.

Djezzy accompagne cinq start-up
M. Vincenzo Nesci a annoncé par ailleurs que la nouvelle OTA envisage de s’impliquer dans d’autres secteurs d’activité en lien avec le secteur des télécommunications, en lançant l’opération « startup challenges Djezzy ». Selon lui, cinq entreprises sélectionnées par l’ANPT (Agence nationale de promotion des parcs technologiques) seront accompagnées par Djezzy. L’opérateur de téléphonie mobile ne compte pas les accompagner seulement avec de l’argent, « mais en mettant ses capacités managériales à la disposition de ces entrepreneurs ». OTA sera « le mentor et le coach de ces entrepreneurs », a-t-il dit.
En parallèle aux négociations avec Vimpelcom, qui seraient sur le point d’aboutir, le gouvernement algérien est engagé dans une bataille juridique contre l’ancien patron du groupe OTH et de sa filiale OTA-Djezzy, l’égyptien Naguib Sawiris. Ce dernier a déposé plainte contre l’Etat algérien au niveau du CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), dans laquelle il réclame la somme de cinq milliards de dollars en guise de dédommagements, selon lui, des « injustices » dont a été victime son ex-filiale OTA.
Le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi, a évoqué récemment une éventuelle « contre-attaque » contre le magnat égyptien, au niveau du CIRDI, l’organisme d’arbitrage qui relève de la Banque mondiale en charge du dossier.