L’Algérie a identifié une soixantaine de projets dans le domaine des énergies renouvelables devant lui permettre de produire entre 2 500 et 3 000 MW d’énergie solaire et éolienne d’ici à 2020.
«La concrétisation de ces projets, qui seront présentés aujourd’hui au gouvernement, devrait aider l’Algérie à produire 40 % de ses besoins d’électricité à partir des énergies renouvelables en 2020», a déclaré hier le ministre sur les ondes de la radio nationale. Il a également affirmé qu’une usine de silicium, produit entrant dans la production des panneaux solaires, sera prête en 2013. Interrogé sur le prix de ces énergies coûteuses par rapport à celui des énergies conventionnelles, M. Yousfi a affirmé que le gouvernement devrait décider des subventions et du soutien de la production de ces énergies renouvelables, mais «le consommateur devrait, à moyen terme, supporter une partie de ces coûts».
Outre la satisfaction de la demande locale, le ministre a souligné que ces projets permettront au pays d’exporter vers l’Europe 2 000 MW d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 et 10 000 MW à l’horizon 2030, «Ces exportations se feront en partenariat avec des acheteurs européens, si les conditions pour cet investissement seront réunies», a-t-il souligné.
Desertec ou Transgreen ? L’Algérie n’a pas encore tranché
Pour la production de l’énergie solaire, le ministre a indiqué que l’Algérie n’a pas encore fait de choix concernant son adhésion aux projets régionaux de développement des énergies renouvelables et qu’elle est prête à travailler avec plusieurs partenaires, aussi bien dans le cadre de Desertec ou de Transgreen. «Le gouvernement n’a pas donné son feu vert ou son feu rouge à Desertec. Traçons d’abord notre programme et nous discuterons ensuite avec l’ensemble des partenaires qui peuvent participer à la réalisation de ce programme, sans exclusion d’aucun partenaire», a-t-il encore expliqué.
A propos du développement de l’énergie nucléaire, le ministre a estimé qu’il faut une douzaine d’années de préparation pour pouvoir lancer une centrale nucléaire. Le ministre a affirmé que l’Algérie dispose de réserves d’uranium suffisantes pour alimenter à long terme ces futures centrales nucléaires.
Ces réserves sont appelées à augmenter à la faveur des efforts d’exploration qui seront engagés. Le ministre a ajouté que son département se fait un devoir de «corriger la situation» de certains investisseurs étrangers qui n’ont pas respecté les engagements en matière d’exploitation minière. «Le ministère prévoit des sanctions à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas leurs engagements», a-t-il averti.
Pétrole : les réserves algériennes ne s’épuiseront pas en 2020
Pour le redéploiement de l’Algérie sur le marché gazier international, le ministre a affirmé que l’Algérie dispose d’énormes réserves et d’importantes infrastructures, notamment des gazoducs déjà réalisés. Des atouts qui lui confèrent une place importante sur le marché gazier. Le ministre a ajouté que, sur les marchés, l’Algérie se trouve en complémentarité avec les pays exportateurs et non pas en compétition. Quant aux réserves pétrolières algériennes, le ministre a carrément rejeté les prévisions de certains analystes selon lesquelles ses réserves s’épuiseront en 2020.
«L’Algérie dispose d’un énorme potentiel appelé à s’accroître à la faveur d’un vaste programme d’exploration qui sera engagé et étendu aux zones géologiques les moins connues», a-t-il assuré. Il a annoncé que l’exploration sera augmentée de plus de 40 % cette année par rapport à 2010, année durant laquelle 29 découvertes d’hydrocarbures ont été enregistrées.
Le ministre a signalé par ailleurs que le dernier trimestre 2010 a connu les premiers préparatifs pour l’exploration en offshore.
Revenant sur l’affaire Sonatrach, le ministre a affirmé regretter «les déviations et un certain nombre de choses illégales qui ont été commises», assurant que Sonatrach va bien et que le contrôle au sein du groupe sera poursuivi.
Z. M.
