Oran se résumerait-elle au centre-ville seulement ? La ville d’Oran se limiterait-elle, uniquement, au centre-ville ? C’est une question qui mérite d’être posée au vu de la situation lamentable et de l’état de délabrement -pour ne pas dire de clochardisation- du prolongement du Front de mer, plus exactement à partir du pont Zabana en allant vers Es-Seddikia.
En effet, l’espace «vert» de Sidi M’hamed a l’air d’être complètement abandonné. Des branches d’arbres sèches traînent ici et là, les herbes folles, sèches elles aussi, envahissent les lieux.
Pis, et ce qu’il a de plus grave et de plus désolant, ce sont les ordures et la broussaille qui s’entassent derrière la balustrade. Des ordures à profusion tout le long de la falaise, qui dégagent des odeurs nauséabondes et défigurent l’image de ce splendide site qui surplombe la mer.
«Il est malheureux de voir un aussi bel endroit clochardisé de cette manière, et de plus, non sécurisé», lancera un citoyen écœuré qui voulait prendre en photo ses enfants, mais qui a changé d’air en voyant toutes ces ordures jonchant le sol. «La vue sur la mer est belle, sauf que les ordures vont apparaître sur la photo. Alors, changeons d’endroit», a-t-il dit à ses enfants. Changer d’endroit pour aller où ?
Le décor est pratiquement le même tout le long du prolongement du Front de mer. Peut-on attirer des touristes dans ces conditions ? Peut-on promouvoir le tourisme, alors que même à l’intérieur du théâtre de verdure «Chekroun-Hasni», des ordures sont visibles de loin et jonchent le sol ? Des Algériens vivant à l’étranger nous ont avoué que la ville d’Oran est belle, mais qu’elle est sale et c’est bien dommage.
Dépenser des millions de dinars pour embellir quelques artères du centre-ville d’Oran, ne peut être considéré que comme du tape-à-l’œil et cause beaucoup de tort à cette ville. «Il est souhaitable que les responsables concernés quittent, de temps à autre, leurs bureaux et fassent un tour à pied sur les lieux pour constater le mal», dira notre interlocuteur.
A. Bekhaïtia