Une semaine après l’attentat terroriste en Tunisie: Des leçons à retenir

Une semaine après l’attentat terroriste en Tunisie: Des leçons à retenir

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L’ambiance délétère qui résulte de l’attentat contre les six membres de la garde nationale, voici une semaine, devrait servir de leçon aux adeptes de la rupture inconséquente. Un tiens vaut mieux que deux, tu l’auras, selon l’adage…

C’est au moment où la Tunisie est de nouveau confrontée à la menace terroriste que la solidarité indéfectible de l’Algérie se manifeste à nouveau. Le peuple d’une manière générale et les autorités en particulier ont tenu à exprimer le sentiment unanime d’un destin commun et d’une solidarité sans faille que ne sauraient ébranler les tentatives de quelques groupuscules extrémistes ou les aléas d’une conjoncture économique prometteuse. On parlait beaucoup en effet de l’embellie qui se profile dans le domaine touristique, avec le retour conséquent des visiteurs russes, allemands, britanniques et français. Aussi, comprend-on aisément les craintes suscitées par l’attentat récent dans le gouvernorat de Jendouba et la hantise d’une nouvelle vague de «désertions» des tour-operateurs. Il n’empêche, bon an mal an, les Algériens sont toujours prêts à remédier à la situation, quand bien même les difficultés sont grandes et les conséquences de la chute des cours du pétrole de plus en plus contraignantes pour beaucoup d’entre eux. Quoi de plus regrettable d’ailleurs que, dans un tel contexte, la Fédération des agences de voyages algériennes (Fnat) s’est vue contrainte de dénoncer avec vigueur de brusques changements de tarifs des hôtels à l’encontre des visiteurs algériens en Tunisie, voire carrément «le refus d’accès aux familles algériennes» par certains établissements hôteliers dont les responsables auraient «un comportement inacceptable». Partant du constat selon lequel ces augmentations brutales, de l’ordre de 30%, auraient forcé des centaines de clients algériens à annuler leur séjour, la FNAT explique en partie cette désaffection par le comportement cavalier des touristes algériens. Pavé dans la mare, une interdiction pratiquée par certains hôtels viserait les femmes adeptes du burkini et cela sans relation quelconque avec la réglementation établie par l’autorité de tutelle que représente Mme Selma Elloumi-Rekik, la ministre du Tourisme tunisien. Du côté du pays frère, on explique cette flèche à l’encontre des soeurs par le souci des hôtels concernés de maintenir une hygiène indispensable à la qualité de service. Bref, des incidents regrettables, mais qui ne peuvent altérer la longue et profonde tradition de solidarité qui unit les deux pays. C’est pourquoi l’ambiance délétère qui résulte de l’attentat contre les six membres de la garde nationale, voici une semaine, devrait servir de leçon aux adeptes de la rupture inconséquente. Un tiens vaut mieux que deux, tu l’auras, selon l’adage et les «échanges» importants qui existent de part et d’autre de la frontière sont là pour en témoigner. Quotidiennement, des centaines de Tunisiens franchissent les postes frontières pour venir s’approvisionner non seulement en carburant, mais également en café, huile, et autres produits soutenus par l’Etat algérien. Si d’aucuns sont mus par l’appât du gain et s’en vont aussitôt revendre les produits à des prix prohibitifs de retour dans leur pays, beaucoup se contentent de la plus-value qui leur assure un quotidien moins stressant. Bien sûr, et c’est tans mieux d’ailleurs, la réaction de M.Fakhfakh, président de la Fédération de l’hôtellerie tunisienne, est tombée à point nommée puisqu’il estime que les accusations de la FNAT sont «sans aucun fondement». Et il n’en veut pour preuve que ces statistiques selon lesquelles «905.053 Algériens ont visité la Tunisie durant le premier semestre 2018, avec une augmentation de 18% par rapport à 2017». Avant de souligner que «les clients algériens sont très privilégiés en Tunisie et ils le savent, vu les relations fraternelles et amicales qui lient les deux pays». Idem pour le directeur du bureau du tourisme tunisien à Alger, M.Foued Eloued, qui prévoit cette année une augmentation du nombre de touristes algériens en Tunisie, de 2,7 à trois millions de touristes». Mais la palme revient au syndicat des forces de sécurité intérieure qui a non seulement pris position dans cette affaire en apportant son soutien aux touristes algériens, mais a tenu à communiquer en ces termes: «Si les hôtels vous refusent l’accès, nos maisons vous sont ouvertes! Et si les intermédiaires immobiliers préfèrent les Européens, nous ne vous remplacerons jamais. Vous resterez toujours les bienvenus en Tunisie.» No comment, n’est-ce pas? C’est dire combien les relations entre les deux pays et les deux peuples, en dépit des vicissitudes et des petits calculs d’épicier restent assujetties à leur solidarité ancestrale et obéissent aux exigences des liens historiques qui les unissent.