Les enlèvements se suivent et se ressemblent
Les comités de villages de la région se sont spontanément rassemblés à Ighil Lmal pour exprimer leur solidarité la plus totale à la famille de Yazid Kahil.
Parallèlement à la consternation et à la colère, les habitants de la région ne sont pas restés sans rien faire. Bien au contraire, le week-end a été marqué par des réunions mercredi soir, pour dégager une batterie d’actions. Une grève générale a été à cet effet observée jeudi au chef-lieu. Une première action en signe de mobilisation pour la libération de la victime sans aucune contrepartie. Une coordination des comités de villages a été mise sur pied le même jour. Les représentants de ces comités ont également constitué une cellule de crise pour le suivi de la situation.
Hier, dans le village des Kahil, la mobilisation était encore de mise. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Des sources faisaient état d’un contact entre la famille et les ravisseurs sans pour autant que nous puissions en confirmer la véracité. Une rançon de 2,5 milliards de centimes aurait été réclamée en contrepartie d’une libération de la victime qui reste encore en captivité.
Des villageois affirmaient que la famille n’est pas en mesure de s’acquitter de cette somme colossale. Au niveau de la coordination des comités de villages et de la cellule de crise, les actions ne sont pas encore programmées en attendant, vraisemblablement, de voir plus clair les développements. Par ailleurs, il convient de rappeler que ce kidnapping est survenu alors qu’un autre citoyen demeure encore en captivité. Ali Laceuk, jeune de Béni Douala a été enlevé, le 23 février dernier, à Tala Khellil.
Depuis ce jour-là, où des individus inconnus l’ont sommé de les suivre, il n’a plus donné signe de vie. Malgré la mobilisation, aux premières semaines, des citoyens de la région, on est encore sans nouvelles de la victime.
Le même procédé a été utilisé pour le second. Un groupe d’individus encagoulés ont intercepté Yazid Kahil, à la sortie de son village et l’ont contraint à les suivre en abandonnant sa voiture.
Depuis, la famille demeure sans nouvelles. La demande de rançon qui reste à confirmer est le premier signe qui vient informer que Yazid est en vie. Par ailleurs, il est à signaler que les demandes de rançons ont toujours été entourées du plus grand secret.
Des voix crédibles affirmaient qu’il y a plus de kidnappings que les 75 connus. Ceux-ci ne seraient que la partie immergée de l’iceberg. Un grand nombre de familles paie la rançon en silence. Enfin, parallèlement à la douleur et à l’angoisse des familles touchées, la région a connu une véritable saignée d’investisseurs.
En l’espace de quelques années, la machine économique a cessé de tourner. Une grande proportion de la population a été alors contrainte au chômage. Et la situation demeure toujours aussi catastrophique malgré les promesses des pouvoirs publics de venir à bout de ce phénomène.