Calme plat au siège de la centrale syndicale. En cette fin du mois de juillet, les va-et-vient ont sensiblement diminué au niveau de la Maison du peuple. Depuis la dernière démonstration de force des travailleurs du secteur des PTIC, l’ex-foyer civique est plongé dans une «léthargie» totale.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Ladite ambiance est visible, notamment depuis la dernière sortie médiatique du secrétaire général de l’UGTA. En ce début de semaine, le seul fait marquant reste incontestablement la réunion «restreinte» du secrétariat national, qui s’est tenue ce dimanche sous la présidence de Abdelmadjid Sidi Saïd. La rencontre à laquelle ont pris part cinq secrétaires nationaux a duré près de deux heures. Toutefois, aucune information n’a été rendue publique à cet effet, encore moins aucune décision n’a été prise. Et dire que cette mini-réunion syndicale était au centre des discussions, de «tous ceux qui ont été informés de sa tenue», y compris des cadres syndicaux de l’intérieur du pays. A ce sujet, il est à noter que plusieurs sources syndicales ont étroitement lié la réunion d’hier à la dernière sortie médiatique du premier responsable syndical de la centrale avec les sept organisations patronales. Un autre sujet largement commenté et débattu, tant par les syndicalistes que par l’opinion publique.
En effet, une semaine après la déclaration du conclave de l’Aurassi, des syndicalistes n’ont toujours pas trouvé de réponses à leurs interrogations. «Que s’est-il réellement passé ? La déclaration de l’Aurassi, a-t-elle mis l’UGTA dans une position de gêne totale vis-à-vis des pouvoirs ? Quelle suite lui sera réservée ? Y a-t-il incompréhension dans le document en question ?». Autant de questions, que des syndicalistes, que nous avons rencontrés, ont soulevé et ont tenté d’y répondre. C’est le cas de M. M., syndicaliste au niveau de la zone industrielle de Rouiba, de passage ce dimanche au niveau de la Maison du peuple. Notre interlocuteur, croit «que la déclaration de l’Aurassi ne doit pas être prise, du moins pour le cas de l’UGTA, comme un affront à l’encontre du gouvernement».
Selon lui, «notre secrétaire général est connu pour être un républicain, qui a toujours mis au devant les intérêts du pays et a été au-dessus de tout autre considération. Et au niveau de la base syndicale, on croit fermement à cette idée, pas à une autre». Un avis que partage un autre syndicaliste. Or, ce dernier qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat s’est interrogé, si «réellement l’UGTA était dans l’obligation de parapher le document en question, alors qu’il fallait plutôt jouer l’apaisement et l’intermédiaire entre les différentes parties, comme ce fut le cas le jour de l’incident au niveau de l’Ecole supérieure de la Sécurité sociale».
D’autres syndicalistes appréhendent un éventuel changement de vision et de position des pouvoirs publics à l’égard de la Centrale syndicale. Le conflit opposant la Fédération nationale des travailleurs des PTIC au ministère de tutelle est annonciateur, selon eux, des contours des futurs rapports entre l’UGTA et le gouvernement. «N’était-il pas aujourd’hui, une occasion pour que notre organisation reprenne réellement son «autonomie» vis-à-vis de tous les acteurs de la scène nationale ?», a lancé en notre direction un autre syndicaliste. Pour ce dernier, «les enjeux sont importants. Il est du devoir aujourd’hui de notre organisation d’éviter d’être entraîné dans des «conflits» qui ne servent nullement le monde du travail ».
A. B.