Une certaine effervescence a été enregistrée ce week-end dans l’activité partisane.
De l’est à l’ouest en passant par le centre du pays, les partis politiques ont multiplié le travail de proximité.
Meetings et réunions se sont multipliés autour de thèmes multiples.
Le Rassemblement national démocratique (RND) a abordé la politique de l’emploi des jeunes. A partir de Constantine, Abdesselam Bouchouareb, membre du bureau national du RND, s’est félicité de la politique des réformes engagées par l’Etat en rendant un hommage aux architectes des réformes scolaires et universitaires.
Miloud Chorfi, porte-parole de cette formation, a de son côté, présidé jeudi à Oran une conférence régionale sur la jeunesse et l’emploi.
Lors de son intervention, il a réaffirmé que l’Etat accorde un intérêt particulier à la jeunesse et à son insertion dans le marché du travail, et ce, pour faire face au phénomène du chômage.
«La part consacrée à l’encouragement de la création d’emplois de jeunes et la lutte contre le chômage, à travers les différents dispositifs, a permis de réduire sensiblement le taux de chômage qui est passé de 29% en 1999 à 11,8 en 2007, avec à la clé, une création de 3,3 millions d’emplois entre permanents et vacataires», a-t-il souligné, selon l’APS.
L’autre formation de la coalition présidentielle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a préféré revenir sur les droits politiques de la femme. A partir de la wilaya de Mostaganem, où il a présidé le premier séminaire de la femme, organisé sous le slogan «Pour une contribution efficace à l’édification sociale», M.Bouguerra Soltani a mis en évidence le rôle de la femme dans l’édification de la société.
Pour sa part, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a qualifié jeudi à Alger les décisions prises dernièrement par le gouvernement dans le domaine économique de «positives et légitimes».
Le PT «a enregistré de nombreuses décisions positives prises dans le domaine économique en dépit des pressions de l’Union européenne», a affirmé Mme Hanoune.
L’occasion s’est offerte à la SG du PT pour lancer un appel au gouvernement afin «d’élargir ces décisions à d’autres secteurs pour la relance de l’économie nationale».
Elle est également revenue à la charge quant à «la nécessité de dissoudre l’Assemblée nationale et aller à des élections anticipées» (voir l’article de Smail Dadi).
Comme on peut le constater, les thèmes abordés ont été divers et sans prise directe sur l’actualité comme par exemple «l’affaire des moines de Tibhirine» que beaucoup d’hommes politiques français et la presse française en ont fait une affaire d’Etat.
Hormis le RND, parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a réagi par un communiqué, les autres partis ont fait semblant ne pas être concernés par cette «attaque française» contre l’Algérie.
Il y a lieu, par conséquent, de s’interroger sur cette brusque et intense activité déployée par ces partis auxquels on peut ajouter l’Union des femmes algériennes (Unfa) qui a réuni ses militantes à Tikjda ou encore l’Association des enfants de chouhada qui s’est également distinguée.
On est loin, à pareille époque, des «université d’été» qui étaient des occasions de réflexion et de débat.
On aura beau chercher une quelconque échéance électorale pour tenter une explication à ces «sorties» des leaders cités plus haut, on n’en trouvera pas.
En revanche, il est à se demander si la conférence organisée par le Front de libération nationale (FLN), mercredi dernier, c’est-à-dire la veille n’y est pas pour quelque chose dans «l’agitation politique» du week-end ?
En effet et à cette occasion, ce parti s’est penché sur l’évaluation du pluralisme politique en Algérie.
Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l’instance exécutive du FLN, a déclaré au cours de son intervention à cette conférence organisée à Alger par son parti sous le thème «Le pluralisme politique en Algérie, expérience et perspectives», qu’une évaluation objective de ce processus s’impose 20 ans après, et ce, pour corriger les carences enregistrées depuis l’ouverture du champ politique algérien qu’a générée la Constitution de 1989.
Les responsables politiques qui ont réuni leurs militants, n’ ont-ils pas vu là le signe d’une nouvelle et prochaine reconfiguration du paysage politique ?
D’autant que M.Belkhadem ne perd jamais sa «casquette» de ministre d’Etat et de représentant personnel du président de la République.
De là à penser que de nouvelles règles comme celle d’instaurer aux partis politiques un seuil de représentativité, il n’y a pas loin.
L’idée de deux grands partis politiques, chère au président de la République depuis son arrivée à la magistrature suprême en 1999, a dû revenir à l’esprit de beaucoup de personnalités politiques.
Car et en définitive, une «évaluation objective» du pluralisme suggérée par Belkhadem ne débouche que sur un bilan caractérisé par une débauche de formations politiques sans assises sérieuses et encore moins de projets politiques convaincants.
Resserrer les rangs semble avoir été ce week-end, le souci majeur de toutes ces formations qui ont envahi la scène politique en pleine canicule.