Une rue au nom du général Bugeaud, ancien tortionnaire colonial, rebaptisée à Paris

Une rue au nom du général Bugeaud, ancien tortionnaire colonial, rebaptisée à Paris

Le maréchal Bugeaud, une figure controversée de la colonisation de l’Algérie au 19ᵉ siècle, ne figurera bientôt plus sur les plaques de la capitale française. La mairie de Paris a décidé de modifier le nom d’une avenue de l’ouest de la capitale dédiée au maréchal, exprimant son mécontentement par la même occasion, affirmant ne pas avoir été consulté et dénonçant un acte maladroit de la municipalité.

Discrédit du général Bugeaud : retrait des plaques en son honneur à Paris

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé le 22 novembre que les rues de la capitale n’arboreront plus le nom du général Bugeaud, un ancien maréchal de la période coloniale qui a perpétré des actes sanguinaires envers la population algérienne.

Selon Laurence Patrice, adjointe à la mémoire, cette initiative sera présentée sous la forme d’un vœu symbolique au prochain Conseil de Paris en mi-décembre, suivi d’une délibération prévue d’ici à l’été 2024.

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Le vœu propose de renommer l’avenue, située entre la porte Dauphine et la place Victor-Hugo, en l’honneur d’Hubert Germain, ancien résistant et compagnon de la Libération décédé en 2021. La mairie justifie ce changement par le “discrédit” entourant la mémoire de Bugeaud et son “rôle éminemment néfaste” dans l’histoire.

Rue dédiée au généal Bugeaud à Paris : le maire du 16ᵉ dénonce une “erreur politique”

Le maire du 16ᵉ qualifie cette démarche d'”erreur politique” et soutient qu’au lieu de débaptiser des rues, il est préférable d’expliquer l’histoire. Il souligne également ne pas avoir été consulté par la mairie centrale, mettant en avant l’impact administratif et l’opposition des riverains à de tels changements. Depuis 2001, seulement cinq dénominations ont été retirées à Paris, dans des cas exceptionnels selon la mairie.

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Un mouvement de “décolonisation de l’espace public” a pris place en France depuis l’année 2020. Cette initiative consiste principalement à retirer, cacher ou remplacer des monuments, plaques ou tout autre élément qui évoque le passé colonial, en particulier si ce dernier est lié à des crimes de guerre.