Une rentrée scolaire sans Benbouzid !

Une rentrée scolaire sans Benbouzid !

La cloche annonçant la fin des vacances scolaires sonne ce matin à travers tout le territoire national !

Finies les sorties et la grasse matinée, place désormais au sérieux et à l’assiduité pour réussir son cursus.

C’est aujourd’hui, en effet, que débute officiellement la nouvelle année scolaire 2012 -2013 pour plus de huit millions d’élèves dont 700 000 nouveaux inscrits. Au chapitre, des nouveautés justement ; la rentrée scolaire de cette année en apporte énormément et sur pas mal de plans. Mais le fait marquant de ce retour des classes reste incontestablement le changement à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Un changement tant clamé et réclamé aussi bien par les personnels du secteur que par les parents d’élèves, et ce, depuis quelques années déjà.

La sourde oreille du premier magistrat du pays à cette revendication populaire a fait de Benbouzid le doyen des ministres. Mais dix ans après, la rentrée scolaire se fera bel et bien sans l’ancien responsable qui symbolise l’échec du système éducatif et le paradoxe de la quantité au détriment de la qualité.

De la forte tension à l’expectative !

L’éviction de Benbouzid du ministère de l’Éducation nationale n’est certes pas une surprise vu son impopularité grandissante, mais le fait qu’elle coïncide ou intervienne quelques jours seulement avant la rentrée scolaire change toutes les données. Le secteur est désormais dans l’expectative. L’arrivée d’Abdelatif Baba Ahmed au département de l’Éducation nationale aura eu le mérite d’apaiser un tant soit peu la forte tension qui caractérisait le retour des élèves.

Les syndicats qui agitaient la menace de grève dès la reprise scolaire se sont vus contraints de temporiser et de donner le temps au nouveau responsable de faire le point sur son secteur et de prendre connaissance des dossiers conflictuels en suspens. En effet, jusqu’au 5 septembre, tous les ingrédients étaient réunis pour une rentrée scolaire des plus agitées d’autant que la fin du cursus 2011-2012 a eu lieu dans une ambiance électrique ! À la fin de l’année scolaire, les rapports entre l’ancien ministre de l’Éducation nationale et les syndicats du secteur étaient loin d’être au beau fixe. La raison ? Le département de Benbouzid qui avait lâché du lest pour sauver les examens scolaires, notamment le baccalauréat, a finalement surpris les travailleurs de l’éducation nationale en leur offrant un cadeau empoisonné. La tutelle qui a voulu en finir avec le chaud dossier du statut particulier des travailleurs de l’éducation a préféré les mettre devant le fait accompli en accélérant sa promulgation, et ce, en ignorant complètement les doléances des syndicats. La plupart des partenaires sociaux, pour ne pas dire tous, se sont opposés à l’approbation du statut particulier tel que proposé voire imposé par la tutelle. Voulant s’assurer un statut sur mesure, les syndicats sont allés jusqu’à demander le gel de la promulgation du nouveau texte qui, avaient-ils averti, ne ferait qu’envenimer la situation.

Mais les sollicitations et les menaces à peine voilées n’ont pas perturbé outre mesure le département de Benbouzid qui, après maintes tergiversations, a attendu la fin de l’année scolaire pour entériner en catimini le projet de la discorde. Ce n’est que plus d’un mois après la publication du nouveau statut au JO n°34 du 3 juin dernier que les principaux concernés ont découvert la supercherie.

Mais il était trop tard pour réagir ! Il fallait attendre la nouvelle année scolaire pour lancer la protestation. Et ça aurait été le cas si ce n’était l’arrivée d’un nouveau ministre.

M.B