Il n’est un secret pour personne que depuis l’application de la nouvelle grille des salaires, les employés du secteur public ont été conséquemment augmentés par rapport à ceux du secteur privé.
Le comble est que la disparité salariale entre les deux secteurs dépasserait tout entendement. Selon une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), publiée hier par l’APS, le salaire moyen d’un employé du secteur privé est presque la moitié de celui que touche un fonctionnaire.
L’enquête a révélé, en effet, qu’en 2012, le salaire net moyen mensuel privé a atteint exactement 25 700 DA, alors que dans le secteur public il est estimé à 45 500 DA. Ce qui donne un salaire moyen national, les deux secteurs confondus, de 31 800 DA, selon cette enquête, qui a pour objectif de déterminer le niveau des salaires nets mensuels par qualification, activité et secteurs, ainsi que la structure du salaire brut (salaire de base, primes et indemnités). L’enquête relève ainsi que le salaire moyen mensuel net, tous secteurs confondus, hors agriculture et administration, a augmenté de 8,2% en Algérie en 2012 comparativement à 2011. Cette enquête, pour le moins
incomplète, montre que les travailleurs des industries extractives — à comprendre les mines et les hydrocarbures — seraient les mieux payés, avec un net moyen mensuel de 85 000 DA, suivis par ceux des activités financières avec 50 500 DA, soit respectivement 2,7 et 1,6 fois plus que le salaire net moyen global.
Les salaires des cadres dans les secteurs des hydrocarbures et des finances sont estimés respectivement à 105 000 DA et 62 200 DA. “Les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient un grand nombre de diplômés et disposent de plus de facilités que d’autres secteurs pour bien payer leur personnel, que ce soit les cadres ou les autres catégories de personnels”, explique, à l’APS, le directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l’ONS, Youcef Bazizi, responsable de cette enquête, qui juge que ces salaires sont “très élevés” !
En revanche, les secteurs de la construction, de l’immobilier et des services aux entreprises seraient les plus mauvais payeurs, selon les enquêteurs de l’ONS. Dans ces secteurs précis, les salaires des “petits” employés oscillent entre 23 700 DA et 25 400 DA, alors que ceux des cadres atteignent les 44 200 DA. Selon l’enquête de l’ONS, le salaire de base, tous secteurs confondus, (hors agriculture et administration), représente une moyenne de 64,4% de la rémunération brute totale, alors que les primes et indemnités ne représentent que 36%. Cette tendance est maintenue par activité pour certaines sections, tandis que pour d’autres, les proportions du salaire de base et des primes et indemnités sont presque égales, tels que dans les “hôtels et restaurants” avec 48,4% du salaire de base et les industries manufacturières avec respectivement 43,1% et 56,9%.
L’enquête de l’ONS relève, par ailleurs, que dans le secteur public, le salaire de base représente 51,4% du salaire brut, alors que dans le secteur privé, il représente 70,4% du salaire brut.
F A