Une première en Algérie : Deux greffes rénales réalisées par une équipe totalement algérienne

Une première en Algérie : Deux greffes rénales réalisées par une équipe totalement algérienne

L’équipe médicale du service de chirurgie et transplantation du CHU Frantz-Fanon de Blida, que dirige le Pr. Si Ahmed El Mahdi, vient de réussir avec succès deux greffes rénales, dont le prélèvement a été réalisé par voie coelioscopique.

L’équipe médicale du service de chirurgie et transplantation du CHU Frantz-Fanon de Blida, que dirige le Pr. Si Ahmed El Mahdi, vient de réussir avec succès deux greffes rénales, dont le prélèvement a été réalisé par voie coelioscopique.

Ces deux interventions réalisées au cours du mois de mars ont été menées pour la première fois par une équipe chirurgicale totalement algérienne. Les patients greffés se portent bien. Cette intervention pratiquée sans grande chirurgie, mais à travers des orifices par lesquels on introduit une caméra et des instruments de coeliochirurgie, permet de faire des mini-incisions, ce qui permet au patient d’avoir un meilleur confort post-opératoire, un séjour hospitalier plus court et une meilleure estime de soi.

Cette avancée chirurgicale enregistrée au niveau mondial est à l’origine de l’augmentation du nombre de donneurs de reins aux USA.

En Algérie, actuellement, ce sont près de 16.000 malades qui sont traités par hémodialyse dans plus de 250 unités spécialisées publiques et privées à travers tout le territoire. Le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), le Dr Mustapha Boukheloua, avait déclaré dans cette optique que «tant qu’il n’existe pas de prévention ni de suivi de cette pathologie, aucune statistique, ni prévalence sur les nouveaux cas ne peuvent être élaborées. En effet, depuis 1986, seuls 1.000 insuffisants rénaux ont bénéficié d’une greffe en Algérie et à l’étranger».

Dans ce sens, les spécialistes estiment qu’il est nécessaire de créer un centre national de recherche pour permettre aux décideurs de prendre les bonnes dispositions, et cela afin de mieux connaître l’état des lieux et sensibiliser l’opinion publique. Certains cas d’insuffisance rénale peuvent être évités par la prise en charge précoce des malformations néonatales urologiques par des interventions chirurgicales. La prévention en aval et en amont contre l’insuffisance rénale est nécessaire et doit se faire par une bonne hygiène de vie et par l’implication des pouvoirs publics dans la création d’un registre national informatisé des insuffisants rénaux.

Campagne de sensibilisation : «Un don d’organe n’est pas un tabou»

Aussi, au vu de la rareté des donneurs, la majorité des spécialistes insistent sur le fait qu’une campagne de sensibilisation est plus que nécessaire dans la société afin de lever les tabous, en passant par les écoles, les lycées et les universités. Il faut penser aussi à établir des listes de personnes qui se prononcent comme donneurs d´organes en cas d´accidents mortels. En Algérie, la transplantation rénale par rein de donneur cadavérique représente seulement 4% du programme national.

Il n´existe pas d’opposition affichée par les autorités religieuses ni d´empêchement légal, mais le consentement explicite préalable du donneur ou de sa famille après son décès reste une nécessité absolue.

La Fédération des insuffisants rénaux (FNIR) que préside le Dr Boukheloua Mustapha a élaboré et mis en circulation des cartes de donneurs a l’intention des citoyens. Cette carte est destinée aux citoyens qui désirent figurer dans la liste des donneurs cadavériques. C’est-à-dire que le prélèvement se fera après le constat de la mort encéphalique dans un milieu hospitalier en présence d’une équipe médicale pluridisciplinaire.

«Dans ce contexte, il y a bien eu un projet de campagne de sensibilisation, mais faute de moyens, celle-ci est limitée dans le temps et l’espace», estime le Dr Boukheloua. Pour le donneur vivant, la loi est un peu restrictive. Il est très rare de trouver une compatibilité entre donneur et receveur d’une même famille. Les pouvoirs publics sont appelés à élargir le cercle des donneurs aux conjoints et beaux-parents, grands-parents, oncles et tantes, cousins germains (actuellement le don ne peut se faire qu’entre les personnes ayant un lien de parenté ; ascendant, descendant et collatéral).

Wassila Benhamed