Une enfant de 27 mois, originaire de Mascara, retrouve le sourire et entend les sons depuis jeudi à la faveur d’une intervention chirurgicale, oeuvre d’une équipe du service ORL dirigée par le professeur Boudjenah, rompu à ce genre d’exercice il y a longtemps. Depuis jeudi, dès la fin de l’intervention, Ritaj a pu entendre pour la première fois les voix de sa mère et de son père et toute l’ambiance sonore du bloc opératoire et du service.
L’implant cochléaire qui a rendu l’audition à Ritaj a été acquis par des bienfaiteurs et l’équipe médicale et paramédicale du CHU de Béjaïa s’est chargée de l’opération.
Ce dispositif médical, reconnu universellement, est en mesure d’apporter un réel espoir aux handicapés, sourds-muets, qui pourront dès lors retrouver une vie normale.
Après une implantation avant l’âge de deux ans, un sourd-muet de naissance peut, à 6 ans, avoir un langage normal et une scolarité des plus ordinaires, affirment les spécialistes. Cependant, l’implant cochléaire donne lieu à une opération délicate nécessitant une certaine technicité et un équipement adéquat. «Ces deux conditions sont réunies aujourd’hui au CHU de Béjaïa», souligne Athman Mahdi, le chargé de communication du Centre hospitalo-universitaire de Béjaïa.
Immédiatement après l’intervention, les orthophonistes et les psychologues formés pour cette prise en charge spécialisée se sont attelés au réglage de l’appareil et surtout l’apprentissage du langage au patient bénéficiaire de l’intervention. Un nouveau défi relevé au sein de cette structure sanitaire dans ce domaine particulier. Il est à noter que le nombre de patients souffrant de surdité, inscrits sur la liste du professeur Boudjenah s’élève à une dizaine de personnes. «La direction du CHU s’est engagée à fournir une dizaine d’implants dans les prochains mois, mais à lui seul, le coût des implants est estimé à 22.000 euros l’unité, d’où la nécessité d’être appuyé par un appel aux bienfaiteurs pour sponsoriser ce genre d’opérations», indique la cellule de communication du CHU.