Victimes d’une urbanisation anarchique et improvisée, les villes algériennes étouffent et perdent chaque jour de leur charme. En dépit de l’effort énorme fait par les pouvoirs publics pour endiguer la crise du logement, le problème demeure entier.
Le million de logements promis par le président de la République lors de son second mandat a été réalisé mais la demande en la matière reste supérieure à l’offre.
D’autant plus que les différentes formules proposées pour faire face à la crise du logement (AADL, EPLF, LSP, logement rural) souffrent de problèmes de réalisation liés au manque de matériaux de construction, de foncier, de main-d’œuvre qualifiée et de promoteurs sérieux, inventifs et qui disposent des moyens financiers et matériels pour s’engager résolument dans une stratégie nationale visant non seulement à répondre aux besoins en matière de logement, mais surtout à améliorer la qualité de l’habitat, du bâti et du cadre de vie.
Depuis l’indépendance, l’Etat a pris en charge le problème du logement social. Mais en raison de la forte demande et du caractère urgent de ce problème, ce sont des cités dortoirs sans charme ni commodité qui ont germé autour des grandes agglomérations. Les déplacements de populations en grand nombre des campagnes vers les villes pour fuir le terrorisme et l’insécurité ont exacerbé la crise du logement. Il y a lieu de noter que le logement a été au cœur de détournements et de malversations ayant coûté cher à l’Etat. Des unités destinées à des citoyens dans le besoin ont été détournées par des responsables locaux. Ce qui explique le nombre important de logements inoccupés, en location ou vendus en deuxième main. A chaque catastrophe naturelle ou émeute sociale, des logements destinés à des citoyens en attente depuis de longues années sont distribués pour «parer au plus urgent».
Face à cette crise récurrente, il est urgent de mettre en place une politique rigoureuse du logement qui prenne en compte aussi bien les besoins sociaux que l’impérative modernisation de l’habitat et une politique urbanistique intégrée à même de prévenir les fléaux sociaux germant dans les cités dortoirs où s’agglutinent des milliers de familles sans commodités, ni espace vert, ni site administratif, commercial ou socioculturel.
Le projet de loi sur la promotion immobilière devra avoir une vision plus large et servir à redorer le blason des cités algériennes dont la majorité a été travestie par une croissance anarchique au détriment des terres agricoles.