Environ un mois après l’avoir récompensé par un prestigieux prix, la France a encore une fois rendu hommage à Boualem Sansal, alors qu’il est toujours incarcéré à la prison en Algérie. Cette fois-ci, elle a inauguré une place à son nom dans une ville française.
En effet, il s’agit de la ville de Cholet (Maine-et-Loire). Cette décision, votée lors du conseil municipal du 14 avril, s’est concrétisée ce lundi matin avec une cérémonie d’inauguration présidée par le maire Gilles Bourdouleix.
« Cholet est la première ville en France a ainsi exprimé son soutien à l’auteur Boualem Sansal en dénommant une place à son nom et ce, au septième mois de son emprisonnement en Algérie », indique la ville sur ses réseaux sociaux. Située en plein cœur de ville, la place n’avait jusqu’alors pas de nom.
« Cet événement illustre notre soutien sans réserve à notre compatriote emprisonné en Algérie. J’espère que nous accueillerons prochainement Boualem Sansal ici à Cholet ! », a indiqué sur X Gilles Bourdouleix.

À noter que ce n’est pas la première fois que la France rend hommage à Boualem Sansal (75 ans). Le 21 mai dernier, on lui a décerné le prix mondial Cino Del Duca. Une récompense littéraire française des plus généreuses, après le prix Nobel. Un prix décerné dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, pour récompenser « la parole libre de l’écrivain » , indiquent les organisateurs.
Ce matin, nous avons inauguré avec @XMDriencourt @GhilasAinouche @CSoutienBS la place Boualem Sansal.
Cet événement illustre notre soutien sans réserve à notre compatriote emprisonné en Algérie.
J espère que nous accueillerons prochainement Boualem Sansal ici à Cholet! pic.twitter.com/OhLNQ5XPPX— Gilles BOURDOULEIX (@GBOURDOULEIX) June 16, 2025
Affaire Boualem Sansal : le procès en appel prévu le 24 juin
Boualem Sansal a été arrêté à l’aéroport d’Alger en novembre 2024. Après environ quatre mois de détention provisoire, il a été jugé le mois de mars dernier. Le tribunal correctionnel de Dar El-Beida l’a condamné à 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 500.000 dinars pour atteinte à la sûreté de l’État.
Mais l’écrivain franco-algérien a fait appel. Le procès en appel devait avoir lieu le 21 mai dernier, mais il a été finalement reporté, rappelons-le, au 24 juin prochain. Cette décision vise à lui permettre de mieux organiser sa défense, après qu’il ait choisi de se présenter sans avocat lors de son premier procès.
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Le parquet, qui avait requis une peine plus lourde de 10 ans d’emprisonnement, a également fait appel. Face à cette situation, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, est intervenu publiquement sur France Inter pour exprimer ses inquiétudes concernant l’état de santé de l’écrivain octogénaire, actuellement atteint d’un cancer.
Le ministre français a appelé les autorités algériennes à faire preuve de compassion envers Sansal, souhaitant qu’un « geste d’humanité » soit accordé à l’écrivain après le jugement en appel. Il faut dire que cette affaire a accentué les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, dont les relations se sont complètement dégradées depuis environ une année.