L’association Mechaâl Echahid, présidée par Mohamed Abed, a entrepris une campagne nationale de signatures afin de demander la restitution par la France des crânes des résistants algériens du début de la colonisation française.
En effet, ces restes mortuaires sont au Musée de l’homme de Paris, depuis plus d’un siècle et demi, et on se doit de leur donner une sépulture digne en Algérie et un hommage de la nation et du peuple algériens pour ces résistants héroïques qui ont, unanimement, refusé de se rendre aux forces coloniales et qui ont combattu jusqu’à la mort.
Pour rappel, ces restes, des crânes secs pour la plupart, appartiennent, entre autres, à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif «Boubaghla», Cheikh Bouziane, chef de la révolte des Zaâtchas (région de Biskra en 1849), Moussa El-Derkaoui et Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui ainsi que la a tête momifiée d’Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant de Chérif «Boubaghla», de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l’Emir Abdelkader.
Même son de cloche du côté français où le quotidien L’Humanité avait écrit dans un article intitulé «Les crânes de l’amnésie» qu’«entre les deux rives de la Méditerranée, une authentique relation d’amitié implique la fin du séquestre de ces restes mortuaires. Le retour et l’inhumation en Algérie des crânes des insurgés de Zaâtcha seraient un acte précieux de mémoire, de réparation et d’humanité».
Pour ce journal, «plus d’un siècle et demi plus tard, le statut de ces restes mortuaires est le cruel symbole de la barbarie de la conquête de l’Algérie», rappelant que les résistants ont été tués, puis décapités en 1849, lors de la célèbre bataille de Zaâtcha.
Dans un entretien à l’APS, rappelle-t-on, le directeur des collections au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, Michel Guiraud, avait indiqué que son institution muséale était «prête» à examiner «favorablement» la demande de restitution des crânes des Algériens.
D’autre part, des parlementaires se disent prêts à envoyer une requête au président Bouteflika, lui demandant de faire pression sur la France pour récupérer les 36 crânes de nos martyrs qui ont combattu le pouvoir colonial et de les inhumer solennellement dans le carré des martyrs.
