Une pétition a été lancée hier – Objectif : un million de signatures contre Sidi-Saïd

Une pétition a été lancée hier – Objectif : un million de signatures contre Sidi-Saïd

Les opposants au secrétaire général de l’UGTA s’affairent à concrétiser leur mouvement de redressement au sein de la Centrale syndicale.

Les syndicalistes hostiles à Sidi-Saïd ont lancé hier une campagne de récolte d’un million de signatures auprès des syndicalistes et par Internet pour “exiger le départ de Sidi-Saïd” et la “restitution de l’UGTA aux travailleurs”. C’est l’une des décisions prises à l’issue d’une récente réunion tenue au siège de l’union locale de Rouiba. Les signataires de l’appel pour la “réappropriation de l’UGTA” par les travailleurs et pour la tenue d’un congrès extraordinaire avant la fin de l’année, se sont réunis et ont établi un bilan de leur protestation et arrêté un programme d’actions à venir. Cette rencontre a regroupé les représentants de plusieurs unions de wilaya, de la Fédération des travailleurs de la mécanique (FNTMMEE), de l’Union locale de Rouiba, des membres de la Commission exécutive nationale (CEN) ainsi que des syndicalistes “jaloux de l’avenir” de l’organisation. Outre cette pétition, les syndicalistes prévoient des rassemblements dans chaque wilaya, le mercredi 22 mai 2019 à 10 heures.

Occasion pour eux, affirment-ils, de “dire non au congrès préfabriqué du 20 juin et d’exiger le départ des membres du secrétariat national avec à leur tête le SG ainsi que de tous ceux qui les soutiennent”, ont-ils mentionné dans une déclaration. Pour eux, les deux rassemblements historiques devant la Maison du peuple, les 17 avril et 1er mai 2019 ainsi que les actions des travailleurs dans la majorité des wilayas du pays, ont enregistré un franc succès. Cette mobilisation a, selon eux,  “disqualifié définitivement le secrétariat national, à sa tête le SG, qui ne peuvent, en aucun cas, continuer à parler au nom des travailleurs et de l’UGTA”. Prise de panique, la direction de l’organisation, après avoir annulé les festivités du 1er Mai, une première depuis l’indépendance, multiplie les décisions illégales et anti‐statutaires, déplorent ces protestataires. Ils évoquent la tenue d’une réunion anti-statutaire de la CEN, (celle d’Oran, ndlr), convoquée, soulignent-ils, “en violation des dispositions statutaires en termes de délais et de quorum”. À propos du congrès national annoncé par le secrétariat national pour les 20 et 21 juin prochain, les représentants syndicaux réfractaires estiment qu’il est convoqué par des “personnes non habilitées statutairement et dans un délai inférieur aux trois mois prévu par les statuts”. Cette “précipitation” a donné lieu d’ailleurs, à des “actions de la part de certaines instances qui constituent une véritable mascarade, un mépris pour les syndicalistes et les travailleurs et une insulte aux abc du syndicalisme”.

Comité souverain de réappropriation de l’UGTA

Les contestataires dénoncent, par ailleurs, les suspensions anti-statutaires, en cascade, de membres de la CEN et d’instances qui ont refusé de suivre la “ligne anti-populaire et anti-travailleurs” de la Centrale syndicale. Cette mesure a été prise, expliquent-ils, “dans l’optique de réunir la majorité perdue au sein de la CEN”.  Des actions ont été entamées toutefois pour l’annulation de ces décisions par voie de justice. Les syndicalistes contestataires veulent, également, restituer l’Union aux travailleurs en “organisant, d’ici la fin de l’année, un congrès national extraordinaire où tous les participants doivent être mandatés par les travailleurs”, précisent-ils. L’autre action programmée est l’organisation mercredi 12 juin à 9h30, sur l’esplanade de la Maison du peuple à Alger, d’un rassemblement national des syndicalistes et des travailleurs autour des mêmes mots d’ordre. 

Ils ont décidé en outre, de la tenue d’une réunion, avant la date du 22 mai en cours, à laquelle prendront part les “membres de la CEN qui se démarquent de la ligne anti-travailleurs de la Centrale et des cadres de l’UGTA victimes de marginalisation en vue de l’installation d’un comité national souverain de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs (CNRUT)”. Ce comité aura pour missions de programmer et de préparer le congrès national extraordinaire de l’UGTA avant la fin de l’année.

 

B. K.