Pour les couples qui travaillent, la garde des enfants est un vrai casse-tête. Surtout que les crèches sont souvent dépassées par la demande.
Face à cette réalité, beaucoup sont contraints de confier leur progéniture à des femmes au foyer qui acceptent de les garder en contrepartie d’une mensualité. Un nouveau métier a, donc, fait son apparition dans les grandes villes du pays et prend, même, l’allure d’un phénomène de société en pleine évolution. Et il semble que cette option arrange parfaitement les affaires des deux parties.
Si la garde des enfants constitue un gagne-pain pour les femmes au foyer, les parents, eux, évitent ainsi les contraintes et les exigences imposées au niveau des crèches, notamment en ce qui concerne l’horaire de récupération des enfants et la distance, entre ces garderies et leur lieu de travail. «Personnellement, je laisse mes deux jumelles, âgées à peine d’une année, chez une voisine de 50 ans.
Elle fait un travail remarquable et elle est surtout très attentive. Et c’est par pur hasard que j’ai découvert que ma voisine gardait des enfants à son domicile, puisque je suis une nouvelle locataire dans le bâtiment. Vous ne pouvez imaginer ma joie et mon grand soulagement lorsque j’ai enfin pu trouver une solution à un problème majeur», dit Lila, employée dans une banque étrangère à Dely Ibrahim.

«Au début, mes collègues de travail m’ont conseillé de placer mes petites dans une crèche à Chéraga. Mais au bout d’un mois, j’étais vraiment exténuée, en raison surtout du problème des embouteillages qui m’empêchent souvent de les récupérer à temps. Dieu merci, maintenant que je les confie à une voisine, je suis tranquille», se réjouit cette mère de famille, habitant à Bachdjerrah.
C’est le cas également de Nora, enseignante dans une école privée de langues étrangères à Bouzaréah. « Bien que j’aie une parente qui travaille dans une crèche à Bir Mourad Rais, j’ai préféré confier mon enfant de deux ans à une femme habitant à quelques mètres de chez moi.
Et comme cette dernière est devenue, au fil du temps, une amie, parfois je laisse même mon enfant passer la nuit chez elle, lorsque je suis en déplacement. Heureusement que cette solution existe, sinon aucune mère de famille ne pourrait mener une vie professionnelle en toute quiétude», affirme notre interlocutrice. «Je connais au moins une quinzaine de mères de familles qui optent pour cette solution idéale», ajoute-t-elle.
Le placement des enfants chez des nourrices voisines évite donc aux parents les énormes embouteillages inévitables sur l’ensemble des axes routiers aux heures de pointe, le matin comme en fin de journée. Mais ce n’est pas là la seule raison, selon nos interlocuteurs, puisque ces derniers préfèrent aussi confier leurs enfants à « des femmes attentives et surtout expérimentées».