Une opportunité pour un dialogue avec l’opposition

Une opportunité pour un dialogue avec l’opposition

Désormais les actions du gouvernement aussi bien que les textes de loi seront soumis à un mécanisme de surveillance censé instaurer une transparence dans la gestion des affaires publiques.

C’est dans cette optique que le président Abdelaziz Bouteflika a décidé de la mise en place prochaine d’une cellule de suivi dont la mission essentielle sera de veiller scrupuleusement dans les temps impartis et jusqu’à son terme, à la concrétisation minutieuse et intégrale des dispositions contenues dans le nouveau texte et de le tenir régulièrement informé.

Quelle sera son rôle et ses attributions ? Sa durée dans le temps ? Pour l’instant, cette cellule dont la composante n’est pas encore rendue publique devra mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation susceptible d’anticiper les difficultés et de procéder aux éventuels ajustements.

En agissant de la sorte, le président Bouteflika veille à ce que les nouvelles lois organiques achèvent le processus de révision de la constitution sans le moindre couac. En effet, de nouvelles dispositions seront promulguées dans les jours avenir ce qui nécessitera un suivi et contrôle permanent au risque de fausser tout le processus.

Ainsi à l’instar de la langue tamazight, promue langue officielle, de la saisine du Conseil constitutionnel par le citoyen ou l’opposition certaines autres dispositions constitutionnelles nouvelles telles que la promotion des droits politiques de la femme à travers la consécration de la parité homme-femme ou de la prochaine création d’une Haute instance indépendante de surveillance des consultations politiques nationales et locales, chargée de veiller à la transparence et à la probité de ces dernières et ce, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats provisoires du scrutin, toutes ces avancées démocratiques seront scrutées et analysées par cette cellule qui veillera ainsi à la conformité des textes qui seront promulguées avec la nouvelle loi fondamentale.

Le président Bouteflika qui ne souhaite en aucun cas voir l’édifice constitutionnel qu’il s’est engagé à rénover perdre de sa dimension et de sa crédibilité veut mettre tout son poids dans cette ultime démarche marquée par l’absence de dialogue entre l’opposition et le gouvernement incarné par les partis de l’alliance.

Pendant de longs mois, le débat s’est réduit ou presque aux positions des uns et des autres sur la nature et l’opportunité d’une nouvelle constitution. Chacun fait son soliloque ou essaie de tourner en dérision les propositions de l’autre.

Chacun est dans sa position. Toutes les énergies semblent déjà tournées vers les prochaines échéances électorales. Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition est à l’arrêt. Mais, ceci n’a pas empêché Bouteflika de consacrer une opposition constitutionnelle, ce qui a poussé les observateurs à relever que les autorités ont fait part de la disposition du pouvoir à reconsidérer, à sa juste valeur, le rôle de l’institution démocratique, au cas où, une feuille de route pour un dialogue inclusif serait en gestation.

Beaucoup de personnalités pensent que le pays a besoin plus que tout temps de toutes ses forces politiques. Et que la situation nécessite sérieusement un dialogue inclusif sincère.

Les attentes sont immenses et le chantier aussi grand. La constitution adoptée devra donner corps à cet Etat civil tant réclamé. L’Algérie s’est doté d’une nouvelle Constitution moderne et sans précédent. Une Constitution qui sera appréciée à la lumière des normes internationales, en matière de droits civils, politiques, économiques et sociaux.