Une organisation algérienne à but non lucratif a lancé une initiative début mars, qui vise à aider les jeunes enfants du sud du pays à apprendre à lire. Une fois collectés, ces ouvrages seront envoyés aux bibliothèques d’El Menea, dans la province de Ghardaïa, l’une des régions les plus pauvres du pays.
« Les enfants scolarisés dans les collèges et dans les lycées n’ont aucune possibilité d’améliorer leurs connaissances, car il n’existe ni bibliothèque, ni accès à lnternet, ni lieu éducatif », a expliqué le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), qui est à l’origine de cette initiative.
« C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place un centre éducatif et de formation ouvert aux enfants et aux jeunes touchés par l’exclusion et la pauvreté, afin de leur assurer un meilleur accès à la connaissance et à la formation, ainsi qu’une réinsertion dans la société. Ce centre comporte une bibliothèque, une salle de lecture, un cyber-espace, une salle de dessin pour les enfants, une médiathèque, des classes de formation et un atelier pédagogique », a ajouté Khiati.
Grâce à cet élan donné par cette initiative de la FOREM, les bibliothèques très mal dotées du sud du pays pourront recevoir de nouveaux livres. Ces derniers pourront être déposés dans les bureaux de poste jusqu’au 16 avril, date qui a été baptisée Journée du savoir. Ce projet a été financé par des bienfaiteurs anonymes.
« S’il y a une cause que je peux soutenir, c’est bien celle-là », a expliqué à Magharebia Saleha Messaoudi, une enseignante à la retraite de 66 ans. « De par mon expérience, je sais à quel point la lecture est fondamentale pour la construction des jeunes enfants. Ceux du sud me touchent particulièrement. Ils sont démunis et parcourent souvent des kilomètres avant de pouvoir rejoindre leurs écoles. »
Et Messaoudi d’ajouter : « Dès que j’ai entendu parler de cette opération, j’ai fait le tri dans le stock de livres que j’avais. J’ai des dictionnaires, des bandes dessinées, des contes qui ont appartenu à mes enfants. Je voulais les garder pour mes petits enfants, mais la priorité va aux enfants démunis, alors je n’ai pas hésité à tout déposer à la poste. »
Son petit-fils, Anis, qui l’accompagnait, a semblé partager totalement l’attitude de sa grand-mère, et a fait don de plusieurs de ses propres livres.
« Lorsque ma mamie m’a expliqué que ces livres allaient servir à des enfants qui ne pouvaient pas en avoir, j’ai vite compris qu’il fallait donner certains de mes livres de contes et j’en suis très fier », a-t-il dit à Magharebia.