Une nouvelle stratégie thérapeutique dans le traitement du cancer, « plus avantageuse » sur le plan médical, appelé « test de Kras » sera bientôt introduite en Algérie par des experts algériens en oncologie, a indiqué vendredi à Alger, le Pr Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie, au CHU Mustapha Pacha, d’Alger.
« Le test de Kras a de nombreux avantages tant sur le plan médical et financier et son utilisation par des praticiens algériens permettra de distinguer les malades éligibles aux traitements ciblés et les aidera à choisir le bon traitement », a précisé le Pr Bouzid qui est aussi président de la Société algérienne d’oncologie médicale (SAOM), dans une déclaration à l’APS. Le gêne Kras est un gêne présent dans toutes les cellules tumorales et intervient dans le développement de ces cellules, a ajouté le spécialiste, soulignant que les cancers auxquels est appliquée cette technique sont des cancers métastatiques tels que le cancer du colon ou du poumon.
Selon ce spécialiste, ce nouveau procédé thérapeutique a l’avantage d’optimiser les soins apportés aux personnes atteintes de cancers métastatiques en évitant l’association, parfois inutile, de la chimiothérapie, radiothérapie et/ou hormonothérapie ayant beaucoup d’effets secondaires. Le test sélectionnera les patients ayant besoin de l’une ou plusieurs de ces thérapies, sans avoir à les utiliser conjointement et permettra de réduire leur effets indésirables.Parmi les malades souffrant d’un cancer colorectal, 60 % présentant un test Kras « sauvage », vont bénéficier d’un traitement ciblé et les autres 40% auront recours à la méthode de soin conventionnelle, a expliqué le Pr Bouzid. En attendant que les professionnels de la santé prennent en charge cette méthode d’analyse en Algérie, les prélèvements tumoraux sont réalisés et envoyés dans des laboratoires étrangers de références pour effectuer le test.
Un programme de formation destiné aux biologistes algériens dans le cadre de la prise en charge du test de Kras en Algérie a débuté dans les laboratoires des CHU d’Alger, d’Oran et de Annaba et s’élargira à d’autres centres, prochainement pour la réalisation de ce test en Algérie.