A moins d’un accord de dernière minute, tous les trains (marchandises et voyageurs) resteront immobilisés à quai jusqu’à ce que les revendications des cheminots soient satisfaites, menacent les travailleurs.
Mauvaise nouvelle pour les abonnés du transport ferroviaire ! Le 6 mars prochain mieux vaut prendre ses dispositions et opter pour un autre moyen de locomotion que le train. Ce dernier ne sifflera probablement pas dès les premières heures de la matinée ! En effet, à moins d’un accord de dernière minute entre les cheminots et la direction générale de la SNTF, les stations ferroviaires du territoire national seront paralysées par une grève nationale illimitée. C’est ce que nous révèlent des sources syndicales d’une des principales gares de la capitale.
En effet, la tension est montée d’un cran ces dernières semaines entre les travailleurs et leur direction générale. Des discussions entre les sections syndicales de cheminots de plusieurs gares de la capitale et diverses wilayas du pays ont précédé cette menace de débrayage. Les sections syndicales de la SNTF se sont même tournées vers la Centrale syndicale par une correspondance adressée le 10 février dernier au secrétaire général de l’UGTA. “Nous, travailleurs et sections syndicales de la SNTF, nous nous remettons à notre tutelle UGTA à sa tête le frère Sidi-Saïd et l’informons que nous ne sommes pas d’accord sur la classification et les points indiciaires décidés en septembre 2009”, note la correspondance.
Et de poursuivre : “Les critères de la promotion des agents ne doivent pas constituer un moyen masqué pour réduire le déroulement de carrière par un accès limité des promotions et avancements des travailleurs”. Pour les travailleurs de la SNTF, “le point indiciaire doit prendre en compte l’ancienneté et le poste occupé”. Convaincu que le déroulement de carrière est la seule sécurité du cheminot, les travailleurs exigent des changements dans l’avancement des carrières et l’application de la nouvelle grille salariale dans les sens vertical et horizontal en prenant en compte l’ancienneté et le poste occupé.
“Un cheminot qui a passé 32 ans sur les rails se voient classés à l’échelon 0 avec un salaire dérisoire car à chaque avancement vertical, le cheminot perd des échelons dans le sens horizontal. La montée en grade le fait basculer inévitablement à la case 0 des échelons de la grille salariale”, ce que les travailleurs dénoncent et qualifient “d’injuste car pour eux le cheminot qui avance dans le sens vertical doit garder l’échelon où il était classé et ne pas redémarrer à zéro”, explique un syndicaliste. Évidemment la direction générale de la SNTF a été saisie par les représentants des travailleurs de la SNTF qui y ont déposé une plate-forme de revendications contenant : l’augmentation de la prime de panier et des indemnités (IDRP, IEP), la révision de carrière et le déroulement de carrière.
Échaudés par la dernière démonstration de force des milliers de cheminots qui ont gagné le pari de ne faire re-siffler le train que par un engagement écrit, (ce qui fut déjà le cas d’ailleurs) la direction générale a tenté de calmer les esprits en ouvrant des négociations avec des représentants des travailleurs. Ces discussions se sont soldées par la signature, le 19 février dernier, d’un PV de réunion entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots.
Selon le PV, la DG a indiqué que “les opérations liées au déroulement de carrière sont en phase de finalisation et les résultats seront connus au plus tard fin avril”. Pour ce qui est des indemnités, toute révision doit se faire dans le courant de l’exercice 2011 (à compter du mois d’avril) et à la lumière des résultats de l’entreprise. De leur côté, les cheminots, via leur fédération, ont exigé une réponse sous quinzaine faute de quoi la grève sera effective. La quinzaine expire le 5 mars. “Si rien de concret n’est annoncé par la DG le 5 mars, les trains resteront à quai dès l’aube et à travers tout le territoire national”, menacent les syndicalistes.