Alors qu’elles se déroulaient la nuit sur des terrains abandonnés ou vagues, les guerres des gangs surgissent désormais en pleine journée et au milieu des foules dans certains quartiers populaires.
Quatorze véhicules incendiés, des appartements saccagés ainsi qu’un CEM réceptionné il y a tout juste un an. C’est ce qu’auront généré les affrontements à coups d’épée, d’armes blanches et de cocktails Molotov entre les gangs de l’UV 14 à Ali Mendjeli (Constantine) en ce début de mois de décembre. Un bilan parmi d’autres que cette nouvelle forme de criminalité génère dans certains quartiers. Un phénomène à relativiser toutefois, selon le chef du service de la recherche et analyse criminelles à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui intervenait ce matin à la chaine III de la radio nationale et qui y voit des rixes motivées «par des raisons banales, qui n’ont rien à voir avec le phénomène des batailles de gangs». D’autant que pour l’hôte de la radio nationale, il suffirait d’occuper ces jeunes en leur construisant des infrastructures de loisirs et de détentes aux alentours des cités et de leurs quartiers.
A l’issue de son intervention, le commissaire principal Châabane Soualhi, est revenu sur les chiffres de la criminalité. Nous apprenons ainsi que cette dernière a augmenté en Algérie de 2% depuis 2012. «Le taux de criminalité a augmenté au cours de ces deux dernières années de 2 %. Ce taux est expliqué par les actions préventives des services de police qui constatent une criminalité latente, ni affichée ni dénoncée», explique-t-il. Il indique que cette criminalité latente qui consiste, particulièrement, en le port d’armes prohibées ou la consommation de drogues, «est détectée par les services de police sans plaintes ou alertes», ajoutant qu’elle représente plus de 15% du volume global de la criminalité enregistré durant les dix premiers mois de l’année 2014. Rappelant que la moyenne annuelle d’infractions enregistrée varie entre 170 000 et 180 000 infractions, le commissaire Soualhi indique que les infractions liées aux coups et blessures volontaires par armes blanches représentent plus de 45% du volume global de la criminalité, suivies des atteintes aux biens (40%) et de la consommation des drogues et psychotropes (6%). A propos des principales causes de cette criminalité, le même responsable cite, entre autres, l’absence de l’autorité parentale, l’échec scolaire et l’oisiveté.
Lyes Sadoun