Des travailleurs de chantiers de la ville de Redeyef (sud-ouest) ont tenté, jeudi, de traverser la frontière tuniso-algérienne, dans une tentative de quitter le territoire tunisien vers l’Algérie.
Ces travailleurs, qui voulaient ainsi protester contre leur situation sociale difficile, en raison de l’abandon dans laquelle se trouve leur région, se sont dirigés, depuis mercredi, vers la ville frontalière de Fej Bouzayane, selon des informations fournies par le secrétaire général du syndicat de base des agents de la délégation de Redeyef et confirmées par des sources de la garde nationale, tous deux cités par l’agence Tap.
Le secrétaire général du syndicat a indiqué, qu’après avoir «été empêchés de traverser la frontière par les militaires et la garde algérienne, les travailleurs ont demandé de rencontrer des responsables algériens, pour leur demander une autorisation d’entrée en Algérie».
Le groupe, composé d’environ 25 travailleurs de chantiers de la délégation et de la municipalité de Redeyef a décidé cette action pour protester contre «les atermoiements des autorités régionales pour la satisfaction de leur revendication concernant la régularisation de leurs situations professionnelles et leur titularisation», selon le responsable syndical.
La même source a ajouté qu’environ «85 travailleurs de chantiers de Redeyef ont été écartés des programmes d’insertion et de recrutement, bien qu’ils appartiennent à cette catégorie de travailleurs, avant l’année 2000 et pour qui la décision a été prise pour la régularisation de leur situation professionnelle, depuis 2003».
Une source de haut niveau du gouvernorat de Gafsan, cité par la Tap, a affirmé que «l’exclusion de ces travailleurs des programmes de recrutement n’est pas une décision des autorités régionales de Gafsa et qu’elle concerne tous les travailleurs qui n’ont pas exercé des activités administratives, à savoir les agents de nettoyage et de l’assainissement, dans tous les gouvernorats de la République».
La même source a expliqué que «la régularisation de la situation professionnelle de ces travailleurs ne peut être tranchée que par le Premier ministère et le ministère de l’Intérieur».
En d’autres termes, la décision n’est pas simplement administrative. Elle est désormais politique.
L’exode de Tunisiens par groupes entiers vers l’Algérie a commencé en 2008, lors des soulèvements du bassin minier de Gafsa. Ils ont repris au lendemain de la révolution, sur fond de difficulté économique et de malaise sociale.
Les autorités algériennes, souvent surprises par ces mouvements, ont pris l’habitude d’accueillir les «migrants» tunisiens et de négocier avec eux leur retour dans leur pays.
I. B