Après la cocaïne, c’est l’héroïne, ce poison qui a franchi les mailles des douanes
C’est grâce à un échantillon parvenu par erreur à un laboratoire, pour être soumis à l’analyse phytosanitaire, que le pot à l’héroïne a été découvert.
Dans le cadre des fouilles ciblées dont ont fait l’objet les conteneurs de l’Onil, 15 kg d’héroïne ont été découverts récemment à Alger dans un conteneur, apprend-on de source sécuritaire. 150 kg de cette matière ont déjà été découverts depuis plusieurs jours. Les prises totalisent une quantité de 165 kilogrammes. Valeur sur le marché: plus de 1000 milliards de centimes. Enveloppé dans des sacs de un kg, puis dans du papier aluminium, cette drogue dure était dissimulée entre les boites de lait en poudre, devait faire savoir notre source. Sauf que cette dissimulation ne pouvait en aucun cas échapper au dispositif de fouille, encore moins au contrôle du scanner, quand on sait que l’Algérie est parmi les trois premiers pays au monde à s’être doté du tout dernier scanner de troisième génération, de marque allemande.
C’est dire que ce poison n’aurait pu franchir les mailles du dispositif de contrôle des douanes. 9 éléments de la douane algérienne ont été convoqués officiellement par les services sécuritaires et font l’objet d’audition. Rappelons que la semaine écoulée, une opération de fouille ciblant les conteneurs de ce même office, s’est soldée par la découverte de 150 kg d’héroïne. La découverte de cette impressionnante quantité d’héroïne suscite moult questions quant à la manière dont ces conteneurs, bourrés d’héroïne en provenance de la Nouvelle-Zélande, ont pu quitter le port d’Alger et comment la Gendarmerie nationale d’Alger a été informée du scandale. Selon notre source, un échantillon parvenu par erreur au laboratoire, pour être soumis à l’analyse phytosanitaire, comme c’est l’usage pour les produits alimentaires importés. Cette erreur dans l’échantillon a fait éclater ce scandale par les services du laboratoire, censés travailler sur du lait en poudre, mais se sont retrouvés avec de l’héroïne comme échantillon d’analyse. Intrigués par la nature du produit, objet d’analyse, dont l’information était parvenue à un employé de l’Onil, qui ne s’est pas empêché d’informer la gendarmerie. Le laboratoire d’analyse avait établi un rapport sur la nature du produit, remis à la Gendarmerie nationale. Confronté à la grave situation qui met les services de douane à l’index, et à l’issue de ce scandale de gros calibre, le directeur général des Douanes algériennes, a aussitôt déclenché une réunion générale avec les responsables de son secteur, leur exigeant une explication sur l’incohérence entre les rapports de la Douane et ceux de la gendarmerie. Notons que les éléments de ce corps sécuritaire, ont dans le cadre de leurs prérogatives tenté de comprendre le circuit de contrôle des conteneurs, aboutissant à une conclusion faisant état de trois étapes de contrôle. La première consiste au contrôle qu’effectue l’inspection principale des sections douanières, puis le contrôle de l’IPB (la brigade principale des brigades de douane) et, enfin, le passage par l’inspection principale des opérations commerciales.
Des étapes de contrôles consistants en la remise de documents pour dédouanement (connaissement, factures et autres..), pour que vienne au bout de cette chaîne de contrôle, la dernière étape, le passage des conteneurs dans le couloir orange, puis le passage dans le scanner qui détecte tous produits prohibés. Ce système de contrôle a été déjoué d’une manière que tant les services sécuritaires que la direction générale des douanes tentent de comprendre.
Par ailleurs, au moment où l’Office national interprofessionnel du lait tente de redorer son statut, les enquêteurs continuent la fouille des conteneurs de cet office, qui rappelons-le n’est pas au bout de ses frasques. Car on rappellera que suite aux différents scandales qui ont secoué cet office, depuis 2009, des responsables ont été limogés de leurs postes.
On notera, à ce titre, le détournement de 100 millions d’euros sans pour autant oublier la décision du ministère de l’Agriculture, suite à la situation chaotique de l’Office, portant relèvement du directeur général de son poste.