Combien de partis politiques participeront aux législatives ? On ne le sait pas encore avec exactitude. En revanche, il aisé de voir qu’ils seront très nombreux. Ce qui risque de donner à la future Assemblée l’allure d’une foire d’empoigne sans majorité pour aucune des mouvances politiques.
Pour le MSP, qui n’aura pas la partie facile avec la flopée de nouveaux partis islamistes agrées (pas mois de sept), le danger risque surtout de venir de Abdelmadjid Menasra, président du tout nouveau parti (Front national), qui se présente en héritier spirituel du défunt Cheikh Mahnah, fondateur de Hamas, rebaptisé par la suite MSP.
Lors du congrès constitutif de ce parti, la semaine dernière à Zeralda, de nombreuses figures, qui avaient déjà pris leur distances avec Aboudjerra Soltani, accusé d’avoir trahi les idéaux du parti, étaient présentes . On dit qu’elles sont très respectées par le base du MSP.
D’où la question de savoir si les candidats que va présenter le parti de Menasra ne vont pas finalement » manger » dans l’électoral traditionnel du MSP avec le risque de dispersion de voix que cela présente.
Le RND n’est pas à l’abri aussi des mêmes risques que le MSP. Car pas moins de deux partis viennent d’être » montés » par des personnalités qui étaient aux commandes de ce parti à sa création. Il s’agit du nouveau parti de Benbaïbèche, ex secrétaire général avant d’être débarqué et remplacé par Ouyahia.
Cette nouvelle formation compte en son sein, outre des militants du RND qui se reconnaissant dans la démarche de BenbaÏbèche, des ministres comme Bendakir, qui était aux transports dans le gouvernement Zeroual. Les députés Aissa Nouasri et Mohamed Kébir, qui adhèrent à ce parti sont aussi des ennemis jurés de Ouyahia.
Du RND originel vient d’être issu également un autre nouveau parti, l’Union des forces démocratiques et sociales, l’UFDS, présidé par l’ex ministre de l’agriculture Noureddine Bahbouh. Ce nouveau parti compte en son sein aussi l’ex premier ministre Mokdad Sid, l’ex ministre du tourisme Ben M’Hidi, l’ex député Haider Bendrihem, un proche du président Zeroual.
Dans cette déclaration à la presse, Noureddine Bahbouh, qui vient se placer dans un créneau déjà saturé, semble avoir définitivement tourné la page de l’expérience avec son ex parti. L’UFSD mise surtout sur l’avenir tout en décidant de participer aux prochaines législatives, histoires de se faire un peu la main et pourquoi pas avoir quelques sièges dans la prochaine assemblée.
Le FLN de Belkhadem n’est également pas logé à meilleure enseigne. Le grand risque vient surtout des » redresseurs » que Belkhadem n’a pas réussi à faire rentrer au bercail.
D’ailleurs, Mohamed Seghir Kara, numéro deux des redresseurs et porte-parole du mouvement, a déclaré jeudi à l’AFP que les redresseurs iront avec leurs propres listes aux législatives. « Nous allons nous présenter dans toutes les mouhafadhates avec des listes indépendantes baptisées Taasil (retour aux origines) en donnant leurs chances aux jeunes et aux femmes « , a-t-il mentionné.
Beaucoup de militants du FLN qui ne se reconnaissent pas dans la ligne imprimée au parti par Belkhadem vont certainement donner leurs voix aux redresseurs qui comptent de nombreux partisans.
En plus des redresseurs, le patron actuel du FLN doit aussi compter avec la concurrence de nouveaux partis issus de ses rangs comme le parti de l’ex député Bélaid, ex patron de l’UNJA, ou le tout nouveau parti de Khaled Bounedjma. Tous se revendiquent de la même matrice idéologique.
C’est dire que la future Assemblée, avec autant de postulants, aura les allures d’un patchwork difficilement gérable. A moins que tout cela ne soit qu’une récréation avant un retour en classe avec chaque parti son quota.