L’Algérie célèbre, comme chaque année la Journée mondiale du travailleur (1er mai). Une occasion pour rappeler que notre pays n’est pas totalement épargné par les dépassements liés au contournement de la loi régissant le monde du travail. Au moment où l’Etat algérien produit beaucoup d’efforts afin de faire diminuer le taux de chômage, des efforts pour obliger les patrons des sociétés privées à assurer leurs employés, le travail au noir bat son plein dans notre pays et plus précisément au niveau des sociétés privés.
Ces efforts déployés par les autorités, notamment par le ministère du Travail, ont été freinés par la fuite en avant de beaucoup d’employeurs qui persistent toujours à ne pas assurer leurs employés. Ces employés sont ainsi privés d’accès à aucun remboursement des soins, ce qui rend leur situation encore plus difficile tant ils sont contraints de payer eux-mêmes leurs soins médicaux.
La moyenne annuelle des travailleurs non déclarés à la sécurité sociale est de 13 %, a déclaré le secrétaire général du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Khiat, lors d’une conférence de presse, animée en marge de la rencontre de célébration de la Journée mondiale sur la «Sécurité et la santé au travail». Bien qu’il soit en baisse par rapport aux années précédentes, le chiffre demeure inquiétant. Cependant l’intervenant a tenu à rappeler, à ce propos, les dispositions de la loi de finances complémentaire (LFC) 2015 encourageant les employeurs qui ne l’ont pas encore fait à déclarer leur personnel. Ces mesures, a-t-il souligné, ont été d’un «grand apport» pour le monde du travail, employeurs et travailleurs à la fois.
Les travailleurs non assurés, a-t-on précisé lors de cette rencontre, sont majoritairement issus du secteur privé, et plus précisément des nouvelles entreprises ou celles de «très petite envergure et de faible employabilité». La question suscite moult interrogations et mérite un intérêt particulier. Que fait l’Inspection générale du travail (IGT) chargée de veiller à l’application de la législation régissant ce domaine ?
Interrogé, par ailleurs, sur le nombre des jeunes inscrits en pré emploi dans le cadre des dispositifs relevant de ce département, Khiat a avancé le nombre de 1,3 million, précisant que les concernés sont pris en charge soit en milieu économique, soit par l’administration. Revenant sur la protestation engagée par les enseignants contractuels, le même responsable a ajouté que le ministère de l’Education nationale est «en train de faire de grands efforts» pour assainir la situation et ce, conformément aux lois de la République».
Abordant d’autres contraintes rencontrées au travail, le représentant du ministère du Travail a rappelé que le stress au travail figure parmi les additifs qui seront introduits dans l’avant-projet du Code du travail, en cours d’enrichissement. Outre le stress, d’autres questions y seront intégrées avec plus de précision, notamment celles relatives au travail des enfants, au harcèlement et aux attributions des uns et des autres en matière de gestion du travail dans les entreprises.
Louiza Ait Ramdane.