Comme dans le service public, les soins dans les cliniques privées peuvent mieux faire. Le ministre de la Santé a annoncé qu’une batterie de mesures sera prise prochainement pour réguler l’activité des cliniques médicales privées. La réforme dans le secteur de la Santé ne concerne pas seulement les établissements publics mais aussi les cliniques privées.
C’est ce qu’a déclaré, avant-hier, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, depuis Oran. Il s’agit, selon le ministre, d’une décision prise à l’issue d’une enquête qui a touché toutes les structures sanitaires relevant du secteur privé. Les résultats de l’enquête ont révélé des défaillances et des lacunes, a indiqué le ministre, en marge des travaux du deuxième séminaire des urgences médico-chirurgicales et de l’hygiène hospitalière. M. Boudiaf a ajouté que la plupart des mesures qui seront prises oeuvreront à réguler l’activité des cliniques pour être soumises aux lois en vigueur, surtout la conformité aux cahiers des charges.
Il a également annoncé l’entame d’une autre phase d’inspection destinée aux établissements sanitaires publics, soulignant que les travaux d’inspection précédents sont en réalité des initiatives d’inspection pédagogique visant l’accompagnement pour corriger des méthodes de travail et promouvoir les moyens de gestion. La prochaine phase en matière d’inspection sera plus stricte en vue de réaliser les objectifs assignés par le gouvernement, surtout en matière de rationalisation de la gestion des établissements sanitaires et hospitaliers et d’amélioration du service public.
M. Boudiaf a valorisé, lors de la séance d’ouverture de ce séminaire de deux jours, les résultats positifs concrétisés dans le cadre de l’amélioration des services d’urgence, ainsi que les mesures prises pour la promotion de l’hygiène hospitalière.
L’Algérien entre la médiocrité du public, la cherté et l’arnaque du privé
Ce qui compte le plus pour les Algériens c’est d’avoir droit aux soins avec des tarifs étudiés en rapport avec leur pouvoir d’achat. Aujourd’hui, fort est de constater que les enquêtes réalisées ainsi que les mesures prises n’ont pas pu remédier à la mauvaise santé du secteur. Une situation qui laisse le choix entre la peste et le choléra puisque ceux qui esquivent la défaillance des hôpitaux paient une facture salée au niveau des cliniques privées. Les carences de l’offre publique de soins ont engendré, en effet, le recours systématique et inévitable au privé. Outre la mise à niveau du service dans les établissements publics, il s’avère aujourd’hui nécessaire de combattre les arnaques, voire la spéculation exercée par le biais d’une forte demande rejetée, indirectement, des hôpitaux.
Le coût des interventions chirurgicales au niveau du privé est à la portée des riches, alors que les difficultés et le retard dans la prise en charge des malades nécessitant des interventions chirurgicales nécessitent inévitablement une prise en charge chez le privé. Une chose qui témoigne que la réforme engagée dans le public peine à améliorer la qualité des soins ou même assurer le service pour les patients. Qu’en sera-t-il alors des mesures de régulation annoncées pour les cliniques privées si la réforme peine à démarrer dans le public ?
Yasmine Ayadi