Plusieurs médecins étrangers exerçant au Grand Hôpital de l’Est Francilien, situé en Seine-et-Marne, ont reçu l’ordre de la direction de rembourser les primes qu’ils auraient perçues sur une période de deux ans.
Cette décision a pris de court des praticiens au sein de l’hôpital français. Ils sont une cinquantaine de médecins étrangers exerçant dans le même établissement, qui sont sommés de rembourser jusqu’à 100 000 euros de primes reçues ces dernières années.
C’est le cas de Sophia, médecin d’origine algérienne, qui se retrouve aujourd’hui contrainte de rembourser 34 000 euros de prime nette à cet établissement. Une somme touchée depuis son arrivée au Grand Hôpital de l’Est Francilien, il y a 18 mois.
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« On m’a attiré avec des promesses » : une médecin algérienne doit rendre 34 000 euros à son hôpital
Elle avait accepté ce poste à l’époque parce qu’il comprenait des primes de 2 400 euros par mois en plus de son salaire, ce qui rendait l’offre particulièrement attractive.
« C’est un manque de respect et une trahison« , a-t-elle confié à BFMTV. « J’ai été contacté par le chef de service qui m’a attirée avec une prime d’indemnité. Cela a vraiment changé mon salaire, car un stagiaire associé ne gagne que 1 500 euros« .
Par ailleurs, l’hôpital justifie cette décision en affirmant que les primes en question, mises en place par l’ancienne direction, n’étaient pas conformes à la réglementation. Cette situationn qui concerne spécifiquement des praticiens diplômés hors de l’Union européenne, est vivement critiquée par les syndicats.
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« S’ils partent tous, on ferme un hôpital »
« S’ils partent tous, on ferme l’hôpital, car nous avons 80 praticiens à diplôme hors Union européenne« , dénonce la secrétaire adjointe de la CGT du personnel de GHEF. Face à cette situation intenable, plusieurs d’entre eux sont actuellement en arrêt maladie.
L’administration de l’hôpital a publié un communiqué indiquant qu’en collaboration avec la trésorerie publique, le remboursement des sommes dues pourra être échelonné dans le temps. Pour la nouvelle direction de l’hôpital, cette prime, non réglementaire, n’aurait jamais dû exister. Mais pour l’avocat des médecins plaignants, aucun remboursement ne peut être exigé.
En attendant une décision du tribunal administratif, les médecins concernés sont appelés à continuer à occuper leurs postes dans l’établissement. Il s’agit d’une condition importante pour qu’ils puissent obtenir l’équivalence de leur diplôme et, à terme, être rémunérés comme leurs confrères français.
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