Au moins 2.500 travailleurs sur les 3.000 que compte l’entreprise portuaire d’Alger ont observé lundi une « grève générale » pour exprimer des revendications socio-professionnelles, a admis la direction générale du port tout en qualifiant le mouvement d’illégal.
Les employés de cette entreprise avaient déjà entrepris hier dimanche un arrêt de travail partiel exigeant de leur direction générale d’entamer le dialogue pour trouver des solutions à leurs préoccupations, notamment salariales.
Le secrétaire général de la section syndicale des travailleurs de l’entreprise, M. Abdelhakim Boukezouha, a indiqué que cette grève « spontanée », car non déclarée par le syndicat, visait à interpeller la direction générale du port pour qu’elle prenne en considération la plate-forme de revendication en 41 points.
Il s’agit notamment de l’augmentation des salaires, à hauteur de 24 % du salaire de base, des primes et indemnités, ainsi que la « permanisation » générale des travailleurs concernés.
Il a rappelé que cette plate-forme avait été présentée l’année dernière à l’administration mais demeure sans réponse. Le syndicaliste a fait savoir qu’un service minimum avait été assuré pour les activités essentielles du port.
De son côté, le directeur général adjoint chargé des opérations au port d’Alger, M. A. Ghetas, a qualifié cette grève d’ »illégale », car, « il n’y a pas eu de dépôt de préavis de grève ».
« Nous sommes, toutefois, ouverts à tout dialogue et nous oeuvrons à trouver une solution dans le cadre de la loi », a-t-il dit. Concernant la plate-forme de revendications des travailleurs déposée à la direction générale du port, il a considéré les demandes formulées par les travailleurs comme une « transgression » de l’accord relatif à l’augmentation des salaires et de certaines indemnités, établi entre la DG et la section syndicale.
Il a dénoncé, par ailleurs, le « non-respect » par les travailleurs grévistes du service minimum, affirmant que les activités du port sont « à l’arrêt depuis hier (dimanche) ».
Il a rappelé que l’ensemble des travailleurs du port d’Alger avaient bénéficié en juin 2010 d’une augmentation des salaires de 20,5% avec une valorisation des primes et indemnités.
S’agissant des travailleurs non permanents, il a indiqué qu’environ 400 travailleurs, sur les 620 non permanents, avaient été « permanisés », assurant que le reste le sera dans les mois à venir.