La baisse des exportations a ralenti en mars, et la production industrielle se stabilise.
Les derniers indicateurs économiques font naître une lueur d’espoir outre-Rhin. La première économie européenne espère avoir enrayé sa chute vertigineuse, entamée fin 2008, après la publication de chiffres rassurants sur l’industrie et les exportations. Cependant, la peur de la crise, qui porte de plus en plus ses effets dans l’économie réelle avec l’annonce des premiers plans de licenciements, n’a jamais été aussi forte.
Le rythme de baisse annuelle des exportations a ralenti en mars par rapport à février, à – 15,8 % sur un an, selon les chiffres de l’Office fédéral des statistiques (Destatis) publiés hier. La chute des exportations en raison de la récession mondiale avait atteint un pic en février à – 23,5 % sur un an.
Autre bonne nouvelle : sur un mois, de février à mars, les exportations ont affiché leur première hausse depuis six mois à + 0,7 %, alors que le marché attendait une nouvelle baisse.
Prime à la casse et relance
La production de l’Allemagne s’est, elle aussi, stabilisée après des mois de baisse, a annoncé le ministère de l’Économie. Elle était à + 0 % en mars, alors qu’elle avait encore baissé de 3,4 % en février par rapport à janvier. La production de biens d’investissement, une grande spécialité allemande avec par exemple le domaine des machines-outils et des automobiles, a connu en mars sa première hausse mensuelle depuis six mois, de 2,5 %. Il faut y voir l’effet des plans de relance et notamment de la prime à la casse automobile qui dope les ventes. Les commandes industrielles sont également reparties à la hausse en mars, d’après les chiffres publiés jeudi, et salués par Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, lors de sa conférence de presse à Francfort.
Sur l’ensemble du premier trimestre la situation reste toutefois sinistre, avec un déclin historique de 12 % de la production par rapport au quatrième trimestre 2008. « Le recul de la production industrielle au premier trimestre a été exceptionnellement fort. Mais le rythme de la baisse a nettement ralenti au cours de ces trois mois », a commenté le ministère de l’Économie qui, contrairement au FMI par exemple, pense que l’Allemagne pourra dès l’an prochain afficher à nouveau une croissance de son produit intérieur brut.
Le gouvernement allemand s’attend à un recul du PIB de 6 % en 2009 et le chômage devrait toucher 4,6 millions d’Allemands. Mais il espère que le pic de la crise est désormais passé.