Une journée Fnac, chaîne de magasins française spécialisée dans la distribution de produits culturels, est prévue samedi au Forum des Halles à Paris pour célébrer les cinquante ans de l’indépendance de l’Algérie, a-t-on appris mercredi auprès des organisateurs.
La manifestation qui coincide avec le cinquantenaire de la signature des Accords d’Evian entre l’Algérie et la France, se propose de célébrer la « mémoire commune » entre les deux pays en mettant à l’honneur romans, essais, bande-dessinée, photographie, cinéma et musique.
Une rencontre « Nos histoires d’Algérie » sera animée à cette occasion par Jean-Pierre Elkabbach (journaliste), Benjamin Stora (historien), Louis Gardel (écrivain) et Nourredine Saadi (écrivain). Ces quatre témoins de la guerre d’indépendance confronteront lors des débats leurs histoires personnelles à l’Histoire de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie.
Un autre débat « Les enfants du silence » tentera d’esquisser des réponses à la question de savoir comment, en France et en Algérie, l’histoire de la guerrefut transmise – ou pas – aux générations suivantes. Il sera mené avec Salim Bachi (écrivain), Brigitte Benkemoun (écrivain), Florence Dosse (essayiste) et Safinez Bousbia (réalisatrice).
Le thème de l’indépendance de l’Algérie sera également abordé à travers la bande dessinée. Un débat « Algérie : passé et présent en bande dessinée » portera sur le traitement par les auteurs de BD de la période de la décolonisation. Y sont conviés Azouz Begag, Désirée et Alain Frappier, Morvandiau, Laurent Maffre (auteurs BD), Slim et Red (dessinateurs algériens) et Dalila Nadjem (éditrice et directrice du Festival International de la bande dessinée d’Alger).
Par ailleurs, trois expositions se tiennent depuis mercredi et ce, jusqu’au 30 avril prochain à la Galerie Photo de la Fnac Forum des Halles, à Paris. Il s’agit de « Demain, Demain. Nanterre, bidonville de la Folie 1962-1966 », des photographies inédites du bidonville prises par Monique Hervo, militante et témoin de l’époque qui retrace le quotidien et les conditions de vie des familles algériennes à travers leurs espoirs et désillusions.
La deuxième exposition « Tout va bien » de Slim retrace les chroniques du bédéiste déjà publiées par le quotidien francophone Le Soir d’Algérie. La troisième intitulée « La ligne claire d’Alger » représente les « soubresauts » de l’Algérie post-indépendante.
Des projections-débat sont également prévues par les organisateurs, mettant en relief la naissance en Algérie d’un « cinéma intimiste ». Trois courts métrages sont à cet effet retenus: « Alger moins que zéro » de Lamine Ammar-Khodja, « Le quotidien des automates » de Rani Raoui et « Mollement un samedi matin » de Sofia Djama, Prix de la meilleure première oeuvre de fiction au Festival de Clermont-Ferrand 2012.
Côté musique, un showcase sera animé par Amazigh Kateb, voix porteuse du groupe Gnawa Diffusion, et Maya Saadi, jeune chanteuse d’origine algérienne, fille de H’ssisen Saadi, grand auteur compositeur et interprète de Chaâbi. Pour une fin en apothéose, Cheikh Sidi Bémol, l’inventeur du « Gourbi Rock », gratifiera l’assistance de sonorités alliant tradition et modernité