Une journée de la femme à fêter,Encore un long chemin à parcourir

Une journée de la femme à fêter,Encore un long chemin à parcourir
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Encore une fois, on va célébrer aujourd’hui la Journée de la femme par des conférences- débats, des cérémonies, et essayer de parler une seule journée des préoccupations de la femme algérienne et même le président de la République assistera, comme de coutume à une cérémonie, à laquelle seront invitées des femmes actives.

Mais le lendemain, personne ne parlera de cette femme qui sera encore harcelée, jetée à la rue avec ses enfants après un divorce et mise en fin de liste de la candidature d’un parti lors d’un rendez-vous électoral.

Donc, on se demande si parler de la femme peut être limité juste à une journée ? Est-ce que la femme a besoin d’être prise en charge ou bien est-ce à elle de se prendre en charge ? La réponse à cette question n’est pas évidente ; d’ailleurs jusqu’à présent, ce sont toujours des hommes qui planifient des démarches, des lois et autres cadres pour essayer d’améliorer l’environnement de la femme, notamment celui du travail, car l’Algérie a besoin de tous ses enfants pour se construire et des femmes ont déjà prouvé leur efficacité. En réalité, le quotidien de la femme algérienne s’est amélioré dans certains volets depuis quelques années, notamment le droit de faire des études supérieures, de travailler et de franchir des métiers jusque-là réservés aux hommes mais pour un plafond bien précis en ce qui concerne les postes de responsabilité.

Ce quotidien est toujours caractérisé par des difficultés liées à des mentalités qui ne veulent pas reconnaître que la femme est un citoyen actif. Cette femme est victime de harcèlement et d’un certain complexe affiché par quelques hommes de voir une femme supérieure à un homme dans le milieu du travail et surtout dans le domaine politique.

Au niveau du gouvernement algérien, seules trois femmes occupent les fonctions de ministres dont deux de ministres déléguées. Ainsi, outre Khalida Toumi, pourvue du portefeuille de la Culture, les autres sont ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Souad Bendjaballah et la ministre déléguée chargée de la Famille, Nouara Saâdia Djaâfar.

Alors qu’il y a des femmes cadres qui peuvent gérer les Finances, les Affaires étrangères et autres. Pour se faire entendre, la femme s’est intégrée dans des formations politiques alors qu’aujourd’hui encore, il

n’ y a qu’une seule femme présidente d’un parti politique. Mais ce combat devient de plus en plus difficile, car la femme est pénalisée déjà par le fait d’être femme. Samedi dernier, Mme Djaâfar a appelé les partis politiques à relancer le rôle de la femme dans la vie politique et lui permettre d’accéder aux postes de responsabilité lors des prochaines échéances mais qui répondra à cet appel ? A noter que Mme la ministre est aussi militante au RND. Dans le langage des chiffres, il y a «7,7% de femmes» siégeant à l’Assemblée populaire nationale et «4%» au Conseil de la nation. D’autre part, sur l’ensemble des Assemblées populaires de wilaya (APW) et sur 1 541 Assemblées populaires communales (APC), deux femmes seulement sont élues présidentes d’APC.

Il y a deux ans, le président Bouteflika avait annoncé la promotion de la représentativité de la femme dans les Assemblées élues, suivie de la mise en place d’une commission par le département de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice. Dans ce cadre, un projet portant loi organique sur la promotion des droits politiques de la femme a été finalisé mais toujours prisonnier des tiroirs du secrétariat du gouvernement. Il est question de réserver un quota de 30% pour la femme sur les listes électorales.

Dans la Constitution, l’article 31 énonce que «les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l’épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous à la vie politique, économique, sociale et culturelle».

Pour l’article 31 bis, «l’Etat œuvre à la promotion des droits de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les Assemblées élues. Les modalités d’application de cet article sont fixées par une loi organique». En dehors de la participation à la vie politique, la question du code de la famille reste un combat qui continue pour la femme algérienne.

En Algérie, les lois civiles relatives au couple et à la famille sont régies par un code de la famille établi le 9 juin 1984 à l’époque de Chadli Benjedid. En 2004, le code la famille a été amendé, censé mettre fin à la discrimination dont la femme est victime. Cependant, des associations de défense des droits des femmes, une seule mesure est un réel progrès: «En cas de divorce, l’époux est désormais tenu d’assurer un logement décent à ses enfants».

Mais «la tutelle légale des enfants reste une prérogative paternelle». Toutefois, la réalité de la société est autrement, car des femmes sont jetées à la rue avec quelquefois leurs enfants, car il n’y a pas de suivi dans l’application des décisions de justice. Ainsi, le combat pour une vie meilleure est toujours d’actualité en attendant du nouveau.

Par Nacera Chenafi