Une journée avec Boudebouz à Sochaux

Une journée avec Boudebouz à Sochaux

« Ryad a un cœur gros comme ça »

Imad Nekikeche : « Ryad est toujours à l’écoute de ses camarades »

Avant notre départ pour Montbéliard, on savait bien que la mission ne sera pas facile, non pas parce qu’on avait des appréhensions de ne pas accrocher le jeune milieu de terrain sochalien, Ryad Boudebouz, mais en raison des difficultés à rallier cette ville de l’est de la France. Un voyage rendu ardu par ce mouvement de grève enclenché par la SNCF qui a paralysé toutes les liaisons de Paris-Ile de France vers les grandes villes françaises.

Seulement, on s’est dit que cette galère valait le coup puisqu’il s’agit de prendre des nouvelles du petit prodige algérien, Ryad Boudebouz, dont la blessure, sans gravité, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’occasion s’est aussi présentée pour décrire à nos lecteurs à quoi ressemblait la vie de tous les jours de ce joueur professionnel, convoitise des meilleurs clubs français dont le PSG, Bordeaux et le prestigieux Olympique de Marseille.

L’Algérie, la famille et les amis, c’est sacré

Boudebouz n’oublie jamais d’où il est venu. L’enfant de Colmar a gardé ses habitudes, mais surtout l’éducation inculquée par des parents toujours proches de leurs enfants et surtout soucieux de leur avenir. Ses potes de la Cité étaient aussi unanimes à décrire

leur meilleur ami : humble, tranquille et surtout soucieux des gens qui l’entoure. L’Algérie, c’est son choix du cœur comme il l’a toujours signifié à la presse française lorsqu’il était interrogé par certains de nos confrères français, tous étonnés de ce choix pour son pays d’origine alors qu’il avait largement l’opportunité d’endosser le statut de potentiel futur meneur de jeu des Bleus.

Mehdi et Celim, ses frères et anges gardiens

Chez la famille Boudebouz, le mot respect n’est pas un vain mot. Ryad, le plus jeune des trois frères, reste toujours à l’écoute des conseils de ses deux ainés, Celim et Mehdi. Ces derniers, d’ailleurs, veillent à la bonne marche de la carrière de leur cadet. A l’écoute de ses nouvelles, ils sont toujours là quand il a besoin d’eux. C’est en quelque sorte ses véritables anges gardiens.

Zakaria, Tahar, Nabil et Imad, ses potes du quartier

A Colmar, Ryad Boudebouz a réussi à se forger une personnalité pas seulement sportive ou uniquement footballistique, mais celle d’un garçon gentil, calme et très correct envers les personnes plus âgées que lui. Des qualités qui ont fait de lui un jeune homme adulé et respecté par tous.

Zakaria, Nabil et Imad sont ses potes les plus proches. C’est avec eux qu’il a fait les 400 coups et partagé toutes les folies de jeunesse à la Cité. Ils partagent encore à ce jour toutes ses aventures. Disponibles et courtois, ils ont bien voulu nous décrire leur ami Ryad.

Marvin, son complice à Sochaux

Marvin Martin ressemble beaucoup à Ryad Boudebouz dans sa manière d’agir et de réagir, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Ces deux joueurs qui brillent de mille feux avec le FC Sochaux-Montbéliard cette année, sont complices dans le jeu. Ils s’entendent à merveille et partagent plusieurs points communs. Ils sont inséparables et ne ratent aucune occasion de se marrer et créer de l’ambiance autour d’eux.

Il n’aime pas perdre, c’est un gagneur

Ryad Boudebouz possède un sacré caractère. Dans tout ce qu’il entreprend, il n’aime jamais perdre. Ce n’est pas un mauvais perdant, mais il n’abdique jamais et accepte mal la défaite. Un peu comme Karim Ziani. C’est-à-dire un tempérament fougueux et plein d’énergie qui veut tout gagner même lorsqu’il s’agit d’une partie de PlayStation

A Sochaux, Ryad est une star

Adulé en Algérie, le chouchou du public des Verts, Ryad Boudebouz est aussi populaire dans toute la région de Montbéliard. Il faut dire que ses exploits conjugués à sa très bonne conduite avec les supporteurs sochaliens, ont forcé le respect et l’admiration des fans du FC Sochaux. En effet, là où il s’arrête, il y a foule. Admirateurs, jeunes et moins jeunes, et même de très jeunes supporteurs du club phare du Doubs lui demandent des photos souvenir, des autographes et même des maillots du club, qu’il n’hésite pas, d’ailleurs, à offrir à ses admirateurs.

Son maillot avec celui de Marvin, les plus demandés

Depuis le départ d’Erding et Dalmat, Boudebouz et Marvin ont pris le relais. Ils sont les plus demandés par les fans sochaliens. D’ailleurs, dans les boutiques du club, leurs maillots se vendent comme des petits pains. Émerveillés par ce qu’il réalise comme bons trucs sur le terrain, il est vite reconnu et entouré par les jeunes supporteurs sochaliens.

Il a déménagé il y a deux mois

Afin d’éviter le stress, Ryad Boudebouz a décidé de quitter le centre-ville. C’est ainsi qu’il a déménagé pour prendre résidence dans un quartier paisible de Sochaux où il trouve quiétude et tranquillité

«Turkoize», le resto préféré de Ryad

C’est chez son ami turc Gokan, que Ryad Boudebouz aime bien casser la croute par moments. Ce fast-food, situé au centre-ville de Sochaux, est aussi fréquenté par ses camarades Marvin Martin, Geoffrey Tulasne et d’autres encore. « Je m’y sens à l’aise, il y a moins de monde ici et il est fréquenté par mes potes, donc on se sent un peu chez soi, quoi ! »

C’est un bon joueur de ping-pong

Ryad Boudebouz est un sportif pur sucre. En plus du football, il adore faire des parties de ping-pong chez lui avec ses amis ou ses invités. Brillant à ce jeu, il est presque imbattable. En effet, malgré la détermination de ses potes à vouloir le battre pour le titiller un peu, Ryad parvient toujours à sortir un coup de génie dont il a le secret pour les balayer l’un après l’autre.

Bien parti pour être le joueur de l’année

Elu trois fois meilleur joueur du mois avec son club, Ryad Boudebouz, qui fait partie de cette pléiade de jeunes talents sochaliens, à l’instar de Marvin, Tulasne et Maurice Belay, est bien parti pour arracher le trophée de meilleur joueur de l’année. Pour l’instant, pas un Sochalien n’a pu s’adjuger cette distinction plus de deux fois.

Celim Boudebouz «Face à la France, ce sera un match spécial»

L’autre frère de Ryad Boudebouz, Celim, est aussi pressenti pour être retenu pour le championnat méditerranéen de Futsal. Il se déclare honoré et fier de porter le maillot national. Dans ce bref entretien il revient sur l’évolution de la carrière de son frère Ryad avec Sochaux.

On a appris que vous avez été retenu dans la sélection de Futsal en prévision du prochain Championnat Méditerranéen. Vous confirmez ?

En fait, c’est un proche qui nous a demandé de nous tenir prêts pour éventuellement renforcer l’équipe algérienne de Futsal. Tout comme mon frère Mehdi, je serai honoré de défendre les couleurs du pays.

L’Algérie est dans le groupe de la France, un match spécial pour vous, n’est-ce pas ?

Oui, c’est clair, contre la France, c’est un match spécial qui nous attend. Malgré un manque certain sur le plan de la cohésion, on va tout faire pour honorer les couleurs de l’Algérie.

Passons à autre chose, comment se comporte Ryad, votre jeune frère, depuis qu’il a joué le Mondial ?

Il n’a pas beaucoup changé. Ryad est notre jeune frère et il sait bien qu’il lui reste un long chemin à parcourir. Incha Allah, avec le travail et le sérieux, il va encore progresser. C’est vrai qu’un Mondial peut donner parfois des ailes, mais ne vous inquiétez pas, on veille tous à la maison pour qu’il ne prenne pas la grosse tête.

Justement, on vous a vu venir en force pour l’encourager, ça se passe comme ça chaque week-end ?

Oui, c’est normal, tout le monde le soutient et l’encourage. C’est dans ces moments-là qu’il doit se sentir bien entouré.

Un mot sur son ascension avec Sochaux ?

C’est une progression logique. J’espère que cela va se poursuivre pour lui. Tout succès demande des exigences et des sacrifices énormes, donc il sait ce qui l’attend. Nous, sa famille, on reste derrière lui pour le guider pour son bien.

Mehdi Boudebouz

L’aîné des Boudebouz, Mehdi, est un garçon calme et responsable. Il n’hésite jamais à appeler son frère plusieurs fois dans la journée pour savoir si tout va bien. Mehdi nous parle aussi de cette présélection qu’il attend avec l’équipe d’Algérie de Futsal.

Il parait que vous allez être sélectionné en équipe d’Algérie de Futsal ?

Oui, c’est vrai, c’est ce que j’ai eu comme écho, il y a quelques jours. Quelqu’un nous a affirmé que nous étions présélectionnés pour défendre les couleurs de l’Algérie lors du tournoi méditerranéen, en Libye.

Êtes-vous prêt à jouer pour la sélection algérienne ?

Oui, c’est normal, si on me fait appel de manière officielle, je répondrai présent.

Vous serez dans le groupe de la France. Que représente pour vous ce match ?

La France est composée de plusieurs joueurs d’origine algérienne. C’est un gros morceau croyez-moi. Je crois que la meilleure manière de leur tenir tête et d’éviter l’humiliation, c’est de nous renforcer. Vous savez, ici en France, il existe des professionnels, comme mon frère et moi, qui sont excellents et qui peuvent apporter un plus à la sélection algérienne.

Ryad, votre petit frère, réalise des trucs intéressants, ces derniers temps, malgré une baisse de régime lors des deux dernières sorties, un commentaire là-dessus ?

C’est vrai qu’il a commencé très bien la saison. Je ne vous cache pas qu’on s’attendait un peu à cela. Seulement, la blessure qu’il a contractée récemment l’a un peu diminué. J’espère qu’il va retrouver la plénitude de ses moyens assez rapidement

Beaucoup de choses ont été dites à propos de votre frère, comment avez-vous vécu cela à la maison ?

Ça nous a fait mal d’entendre dire que Ryad était un joueur à problèmes, alors que tout le monde sait qu’il est tout à fait le contraire. Je ne comprends franchement pas pourquoi on s’est acharné sur lui. Mais bon, maintenant que tout est rentré dans l’ordre, place au travail !

Ryad a disputé récemment un Mondial. Cela s’est-il répercuté sur son comportement avec ses amis, ses proches et sa famille ?

Il est resté tranquille. Je crois qu’il n’a pas beaucoup changé. C’est vrai que jouer un Mondial à 19 ans fait tourner la tête quand on sait que de grands joueurs n’ont pas eu cette opportunité, mais sachez qu’il est bien protégé par sa famille, ses frères et ses parents.

Assoul Zakaria : « Ryad a un cœur gros comme ça »

Zakaria Assoul est un garçon très charmant. Marocain d’origine, il est aux petits soins avec son ami Ryad qu’il décrit comme un homme généreux et très réceptif. Bien entendu, dans cette entrevue, il a abordé la prochaine confrontation Algérie-Maroc, décisive pour une qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2012. «Ryad a un cœur gros comme ça.

Il est resté le même. Bien qu’il soit devenu international algérien ou qu’il ait disputé un Mondial, Ryad n’a pas pris la grosse tête. Il a gardé sa gentillesse. Normal, on est amis depuis tout petits.

Avec sa rage de vaincre, la prochaine confrontation contre le Maroc s’annonce chaude, mais ne vous inquiétez pas, elle ne dépassera jamais son cadre sportif, on est des potes pour la vie, et notre solidarité restera la même ici en France entre Maghrébins.»

Imad Nekikeche : « Ryad est toujours à l’écoute de ses camarades »

Même s’il est moins bavard que ses camarades, Imad Nekikeche est un bon exemple d’amitié. Il n’hésite jamais à conseiller son frère Ryad, comme il aime l’appeler. Il nous dira à son sujet : «Ryad c’est plus qu’un pote. C’est la famille. Il est toujours à l’écoute de ses amis d’enfance.

Je crois que c’est beaucoup plus l’éducation de ses parents et la présence constante de ses frères qui lui ont permis de rester lui-même et de toujours revendiquer ses origines avec fierté. Il n’a pas changé même si, ici à Sochaux, c’est une star, il garde bien la tête sur les épaules. Il nous a procuré beaucoup de joie en optant pour le pays d’origine, l’Algérie. Il va, incha Allah, réussir une grande carrière».