Ils étaient environ une trentaine d’éléments d’Al Qaïda au Maghreb islamique à quitter cette organisation pour créer « Djound El Khilafa » qui a fait allégeance à Daech. Le chef de cette nouvelle organisation et un grand nombre de ses acolytes ont été mis hors d’état de nuire par l’Armée nationale populaire (ANP), qui vient d’abattre sept autres éléments de ce qui est appelé « Daech en Algérie ».
Les détachements de l’ANP sont déployés sur de nombreux fronts, aux frontières avec le Mali, la Libye et au centre du pays (Bouira, en particulier) où les rescapés de Daech en Algérie tentent de préparer de nouveaux attentats.
A Bouira, cette wilaya a été infestée par les groupes terroristes, est le théâtre d’une « guerre » sans relâche menée par l’ANP. L’armée continue de mener des opérations contre d’anciens maquisards, ce qui a abouti à la récupération de nombreuses armes durant ces trois dernières années. En face, les terroristes tentent d’actionner des attentats pour faire croire à leur capacité de nuisance.
Des katibas, Al Arkam et Al Ansar, de l’organisation terroriste « Djound El Khilafa « affiliée à Daech, et d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) » se disputent la région de Bouira étant donné son espace stratégique. La présence variée de groupes armés à Bouira s’explique par la proximité de cette région de la capitale, à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau.
C’est aussi une région d’où sont natifs plusieurs centaines d’anciens maquisards ayant côtoyé de nombreux groupes terroristes où ils ont gagné de l’expérience en techniques de guerre.
De nombreux terroristes tristement célèbres sont tombés entre 2015 et les quatre premiers mois de l’année en cours suite aux opérations de l’ANP.
Le dernier coup sévère porté à la nébuleuse terroriste affiliée à Daech, en activité à Bouira, remonte au 11 mai dernier.
Sept dangereux terroristes, parmi eux des noms notoires, ont été abattus dans le cadre d’une opération antiterroriste de qualité menée par un détachement de l’ANP, près de la zone de Moumlil, commune de Lakhdaria, wilaya de Bouira.
Il s’agit des R. Ali alias Abou El-Abbes, B. Baha-Eddine, alias Khetab El-M’sili, M. Ammar alias Ami Chouaïb, A.Issa alias Saad El-Blidi, B. Mohamed, alias Bouzenad, Z. Lamine, alias Abou Aymen et H. Ahcene, alias Yasser El-Blidi, selon un communiqué du ministère de la Défense. Parmi ces terroristes figurent d’anciens maquisards ayant combattu aux côtés de l’ex-GIA et de l’ex-AIS.
Cette énième opération, qui fait suite à une série d’éliminations de dangereux terroristes dans la même région, a permis aux troupes de l’ANP d’affaiblir les groupes terroristes affiliés à l’Etat islamique. Toutefois, les terroristes semblent en train de reconstituer leurs rangs via le recrutement de nouveaux éléments, et de récupérer des armes auprès de leurs sbires.
Les terroristes tentent un redéploiement malgré les succès remportés sur le terrain par l’armée. Leur objectif est de relancer les attentats au nom de Daech dans le cadre de la guerre de propagande menée par cette organisation terroriste mondiale.
Sur le terrain, l’armée a détruit des dizaines de casemates, récupéré des arsenaux de guerre et près d’une centaine de terroristes ont été abattus. Tel est le quotidien vécu dans les monts de Bouira.
L’ANP accentue a pression sur les terroristes
La région de Bouira recèle de grands massifs et des monts accidentés, ce qui a grandement aidé les mouvements des terroristes qui se sont retranchés dans des grottes.
Les succès à répétition des troupes militaires appuyées par un dispositif draconien des gendarmes ont diminué aussi les recrutements de nouveaux djihadistes au sein d’Al Qaïda au Maghreb islamique et de Djound El Khilafa. Cette dernière tente de se réanimer après les grandes frappes infligées par les troupes de l’ANP et les services de sécurité. Bouira est depuis longtemps considérée comme un des fiefs des groupes armés.
Cette région de la Kabylie, située quelques kilomètres à vol d’oiseau de l’autre région, Boumerdès, est considérée comme un point de jonction entre les wilayas du centre : Tizi-Ouzou, Boumerdès, Médéa et Aïn Defla. Elle n’a pas été épargnée, ces dernières années, par des attentats criminels.
On se rappelle de l’attaque perpétrée en juillet 2015 visant un véhicule de police qui circulait en plein centre-ville, où deux policiers avaient perdu la vie et deux autres avaient été blessés.
A cette période également, les sbires de Droukdel, alors émir national d’Aqmi, ont perpétré un autre attentat meurtrier ; cette fois ce sont neuf soldats de l’ANP qui sont tombés dans une embuscade tendue par les terroristes entre Bouira et Aïn Defla.
Cet attentat avait précédé l’enlèvement d’un ressortissant français, Hervé Gourdel, à Tikjda avant d’être décapité par Djound El Khilafa sous les ordres de l’ex-émir Abdelmalek Gouri (abattu aux Issers en 2015).
Cette région est devenue le sanctuaire d’Aqmi et, à moindre importance, de Jound El Khilafa (malgré son élimination en grande partie par l’ANP). L’enlèvement du ressortissant français Hervé Gourdel, en septembre 2014, par le groupe terroriste Jound El Khilafa a confirmé cette présence infernale de terroristes à Bouira.
Si le chef de cette organisation criminelle, Abdelmalek Gouri, auteur de ce rapt, a été éliminé par les services de renseignements en décembre 2014, suite à une opération menée aux Issers (Boumerdès), cela n’a toutefois pas permis d’abaisser l’activité terroriste dans la région. En mai 2015, 25 dangereux terroristes ont été éliminés dans une importante opération antiterroriste à Ferkioua, dans la wilaya de Bouira.
Il s’agit d’éléments appartenant au nouveau groupe armé Jound El Khilafa. Cette opération a permis de décimer, en grande partie, ce nouveau-né créé en 2014 par l’émir notoire Abdelmalek Gouri.
Lors de cette grande opération, les forces de l’ANP ont récupéré treize pistolets-mitrailleurs de type kalachnikov, un fusil-mitrailleur de type FMPK, neuf fusils semi-automatiques de type Simonov, un fusil à lunette, un fusil à pompe, un fusil lance-grenades, un fusil de chasse à canon scié, un pistolet automatique, une importante quantité de munitions, des grenades, des postes radio et d’autres objets, faut-il le rappeler.
En mai 2015, un réseau de soutien aux djihadistes algériens de l’Etat islamique a été démantelé par les gendarmes enquêteurs, toujours à Bouira. Cette opération a été réalisée suite à l’assassinat d’un citoyen dans une cafétéria.
Un réseau, constitué de dix membres, est derrière cet acte. L’enquête menée par la Gendarmerie nationale a permis l’arrestation d’une dizaine d’individus qui soutenaient les terroristes, et parmi lesquels figure un repenti. Ils étaient âgés entre 25 et 60 ans.
Ils ont été jugés pour association de malfaiteurs, assassinat, menaces, aide et assistance à un groupe terroriste et non-dénonciation de criminels. Ce genre d’opérations est assez fréquent à Bouira puisque, depuis le début de l’année en cours, nous en sommes déjà à une vingtaine d’éliminations de terroristes dans cette wilaya.
Le 1er mars passé, c’est toujours dans cette zone que les forces militaires ont abattu deux terroristes et récupéré leurs armes. L’opération a été réalisée par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) relevant du secteur opérationnel de Bouira/1re Région militaire, suite à une opération de fouille et de ratissage menée près d’El Kadiria.