Le marché du tabac en Algérie est florissant en Algérie avec des prévisions de croissance intéressantes pour les prochaines. Deuxième pourvoyeur de recettes fiscales après les hydrocarbures, le tabac coûte au moins 20 fois ces recettes en dépenses de santé pour des pathologies liées au tabagisme. Quelques chiffres sur une industrie qui a produit plus 24 milliards de cigarettes en 2010.
L’industrie du tabac en Algérie est détenue à près de 73 % par la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA). La libéralisation du marché en 2004 a permis l’implantation de la société algéro-émiratie de tabac (STAEM), la British American Tobacco (BAT) et récemment ALTADIS qui se partagent le restant des parts du marché. L’Algérie n’est pas un producteur du tabac brut. La surface réservée à la culture du tabac est de 5000 ha, selon les données du ministère de l’agriculture et du développement rural, représentant moins de 0.02 % des terres agricoles.
La production ne dépasse pas les 82 000 quintaux. Elle est entièrement dédiée à la fabrication du tabac sans fumée (tabac à chiquer). Pour la fabrication des cigarettes, les manufactures de tabac en activité en Algérie importent tous leurs besoins de l’étranger. Selon des statistiques du ministère de l’industrie de la PME et de la promotion des investissements, plus de 1.22 milliards de paquets de cigarettes ont été fabriqués en Algérie en 2010, soit plus de 24 milliards de cigarettes (22.3 milliards de cigarettes blondes et 22.1 millions de cigarettes brunes). La demande pour le marché algérien est estimée à plus de 29 milliards de cigarettes par an avec une croissance stable de 3% pour trois prochaines années. L’importation n’est cependant pas réservée au tabac brut, les firmes étrangères installées en Algérie importent les labels étrangers. L’importation a concerné moins de 4 milliards de cigarettes en 2010.
Contrebande et contrefaçon
Le marché de tabac est fortement pénétré par les pratiques illicites. Durant la même année 2010, les douanes algériennes ont intercepté plus de 3 milliards de cigarettes de contrebande. La contrefaçon est également un phénomène très répandu. Elle représente d’ailleurs 67 % des marchandises contrefaites et elle fait perdre à l’Algérie annuellement, selon la Banque Mondiale, 236 millions de dollars, 7000 emplois et 167 milliards de DA pour le Trésor. Les pratiques illicites prospèrent sur le marché du tabac, car il est soumis à une forte taxation.
En plus des 17 % de la TVA, le tabac (brut ou cigarettes) est soumis à la TIC (Taxe intérieure de consommation) à raison de 25.2 DA le paquet ou 1260 DA le kg pour les cigarettes blondes et 20.8 DA le paquet ou 1040 DA le kg s’agissant des cigarettes brunes. Ceci, en plus d’une taxe additionnelle sur le paquet de l’ordre de 11 DA. Ce qui fait du tabac le deuxième pourvoyeur en fiscalité après les hydrocarbures. « Pour chaque dinar récupéré par le Trésor sous forme de taxe sur le tabac, l’Etat débourse au moins 20 DA pour traiter les pathologies liées à la consommation du tabac », estime le professeur Cherif Hamdi du CHU de Sétif, précisant que la prise en charge d’une personne atteinte d’un cancer dont le facteur principal est la consommation du tabac ne coûte pas moins de 3.5 millions de DA.