Hier, sur les réseaux sociaux, c’est l’agitation. Une information a circulé faisant état de la découverte par des habitants de Djanet (wilaya d’Illizi) de quantités d’or sous leurs habitations. Les photos publiées sur facebook ont fait le buzz et personne ne sait où ces images ont été prises.
Jusqu’à présent aucun communiqué officiel n’a été rendu public au sujet de cette étrange histoire puisque plusieurs médias affirment que des citoyens auraient passé, avant-hier, une nuit blanche pour retrouver l’or enfui sous terre. Il est à signaler que depuis quelques mois, des groupes sont régulièrement arrêtés, extracteurs clandestins armés de matériel lourd. Il ne s’agit pas d’orpaillage dans les rivières car nous sommes bien dans un désert mais d’extraction pure et dure, et depuis quelques temps, ce ne sont plus des détecteurs saisis et des dizaines de grammes du métal précieux mais d’une véritable industrie, 4X4, marteaux piqueurs et groupes électrogènes. Dans le Hoggar ou le Tassili N’Ajjers voisin, deux anciens socles géologiques recelant de précieuses matières, c’est la ruée, le cours de l’or ayant atteint des sommets en ces temps de crise financière internationale. La tâche a l’air aussi simple que complexe, prospecter dans des territoires désertiques aussi grands que la France et l’Espagne réunis, poussé par les légendes et rumeurs de découvertes fabuleuses qui alimentent les conversations à Tamanrasset. On parle de kilos, de filons et de trésors, là où les officiels annoncent une teneur maximale de 18 grammes par tonne. De Tamanrasset, le Mali n’est qu’à quelques kilomètres, ce même pays, troisième producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana, ce qui représente pour lui 70% des ses exportations. Au Mali, la récolte artisanale de l’or est un très vieux métier et on y raconte encore l’histoire du roi Kankou Moussa qui en partant à la Mecque, avait emporté 8 tonnes d’or provenant de l’orpaillage traditionnel qu’il a distribuées sur son chemin, faisant baisser le cours au passage. Si le Mali possède actuellement 7 mines en exploitation et compte en ouvrir 6 autres au courant de l’année prochaine avec les Canadiens, Australiens, Sudafricains et Chinois, la Mauritanie exploite aussi de l’or avec le Canadien Kinross à Inchiri dans la région d’Akjoujt. Au Niger enfin, le site clandestin de Djado au Nord du pays, près de la frontière algérienne, attire quelques 10000 personnes venues de partout chercher fortune. C’est donc de par ce contexte géologique que l’Algérie, obnubilée par les hydrocarbures et en retard sur ses voisins par rapport à l’exploitation de matières précieuses, est devenue la nouvelle terre de l’Eldorado. C’est ainsi que les Maliens, Ghanéens et Nigériens, les plus expérimentés, s’associent aux Algériens pour extraire de l’or, même si la loi et les services de sécurité algériens sont beaucoup moins tolérants que leurs voisins. La technique est rudimentaire, casser des affleurements rocheux et broyer des tonnes de grès et de granites pour quelques grammes de bonheur. A 1000 dollars l’once (28 grammes environ), c’est la roue de la fortune.
Ismain