“Le prix du poulet connaîtra une baisse dans les prochaines semaines”.
C’est ce qu’a déclaré, hier, Mokrane Mezouane, le président de l’Association de la filière avicole.
Contacté par nos soins, M. Mezouane avancera trois raisons pour expliquer cette baisse, qu’il estime “progressive”, du prix du poulet.
“Il y a une baisse de la demande, une baisse de la mortalité dans la filière et une meilleure production de la viande du poulet puisque nous ne sommes plus en période de grandes chaleurs”, dit-il.
Concrètement parlant, cette baisse des prix du poulet sera ramenée “à 250 DA le kg”, notera notre interlocuteur, qui indiquera dans le même temps, qu’“on aura de plus gros poulets et une viande de meilleure qualité”.
Il faut rappeler que durant la période estivale, et plus particulièrement durant le mois du Ramadhan, le prix du poulet était à 350 DA le kg.
Ayant contredit les prévisions du ministère du Commerce, tablant sur une baisse du prix du poulet pendant le mois de Ramadhan, le président de l’Association des aviculteurs a noté, hier, que “finalement nos prévisions sur les prix du poulet durant le mois de Ramadhan étaient justes et n’ont pas connu de baisse”.
M. Mezouane s’était même interrogé : “Par quel miracle on va baisser les prix du poulet durant le Ramadhan s’il n’y a pas un surstockage ou une surproduction ?” Tout en précisant que “nous avons une production annuelle régulière dans cette filière avec 16 à 17 millions de poulets par mois”, le président de l’Association de la filière avicole avait estimé que “si le prix du poulet durant le mois de juillet était élevé, c’est qu’il n’y a pas eu de stockage de ce produit”.
“Le ministre du Commerce donne des informations en contradiction avec celles du ministère de l’Agriculture, surtout s’agissant des chiffres. Alors que le premier parle de 26 000 tonnes de poulets par an, le second parle de 450 000 tonnes de poulets par an”, avait noté M. Mezouane.
Évoquant la situation de la filière, à l’issue de l’entrevue d’il y a une année avec le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, notre interlocuteur dira que “rien n’a été fait !” “Nous avons demandé une mise à niveau généralisée de la filière, en ce sens qu’il a été exigé de revoir les conditions de l’élevage à tous les niveaux”, dit-il, avant d’exiger de revoir la formation des opérateurs dans la filière avicole.
“99% des exploitants n’ont pas de formation spécifique dans l’aviculture”, note-t-il, tout en expliquant que “nos poulaillers ne sont pas équipés, ce qui provoque des pertes de cheptel”.
Évoquant le problème de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), imposée aux éleveurs, qui est de l’ordre de 17%, Mokrane Mezouane, qui la considère comme étant “élevée”, expliquera que “l’éleveur lui-même ne gagne pas 17%”, tout en revendiquant sa suppression, argument à l’appui.
“On fait fuir les éleveurs vers l’informel”, dit-il, arguant que “les éleveurs ont une peur bleue du fisc.
Ils se disent que si l’on travaille dans la légalité, on paye 17% aux impôts et si l’on est dans l’informel, ces 17% iront dans nos poches”.
Nadia Mellal B