Une fusillade fait quatre morts dans l’est de l’ukraine: Moscou clame son indignation

Une fusillade fait quatre morts dans l’est de l’ukraine: Moscou clame son indignation

L’incident qui a coûté la vie à trois militants russophones et un attaquant non identifié, s’est produit près d’un barrage érigé par des insurgés dans le village de Bilbasivka, à 18 kilomètres à l’ouest de Slaviansk.

Quatre personnes ont été tuées, selon les insurgés russophones, hier dans l’est de l’Ukraine dans une fusillade près de la ville de Slaviansk, mettant en colère Moscou qui dénonce une attaque des nationalistes ukrainiens contre des «civils innocents». Face à ces violences qui font craindre une escalade, le ministre ukrainien de l’Intérieur Arsen Avakov s’est rendu dans l’est du pays pour inspecter les troupes de la Garde nationale déployées en réponse à l’insurrection séparatiste dans cette région russophone.

L’incident qui a coûté la vie à trois militants russophones et un attaquant non identifié, s’est produit près d’un barrage érigé par des insurgés dans le village de Bilbasivka, à 18 kilomètres à l’ouest de Slaviansk, a annoncé Viatcheslav Ponomarev, maire autoproclamé de Slaviansk totalement contrôlée par les russophones.

Le ministère ukrainien de l’Intérieur a de son côté fait état d’un mort et trois blessés, mais selon l’AFP il y avait deux corps de militants russophones déposés dans une camionnette. Les violences interviennent trois jours après la signature à Genève d’un accord entre Russes, Ukrainiens et Occidentaux en vue d’une désescalade dans la crise ukrainienne et le jour de la Pâque, principale fête des orthodoxes à l’occasion de laquelle le patriarche de Kiev a dénoncé l’ «ennemi» russe qui est «du côté du mal».

«La Russie est indignée par cette provocation qui témoigne du manque de bonne volonté de la part des autorités de Kiev pour désarmer les nationalistes et les extrémistes», a indiqué le ministère des Affaires étrangères attribuant la mort de civils innocents à Pravy Sektor, groupe nationaliste paramilitaire ukrainien. Ce dernier a pour sa part dénoncé «la propagande russe qui a dépassé celle de l’Allemagne nazie». «Quatre voitures sont arrivées près de notre barrage vers 1 heure du matin. Nous avons voulu les contrôler, ils ont alors ouvert le feu sur nous à l’arme automatique», a déclaré, cité par l’AFP, un militant russophone cagoulé, Vladimir, 20 ans. Selon lui, les attaquants étaient une vingtaine et ils sont partis quand des renforts sont arrivés.

Le gouvernement pro-européen mène dans l’Est une opération destinée à désarmer les militants russophones et à libérer les bâtiments qu’ils occupent. Le responsable des services spéciaux ukrainiens chargés de cette «opération antiterroriste», le général Vassyl Kroutov, a indiqué samedi que des «mesures pour faire baisser la tension» seraient prises à Slaviansk où la situation était selon lui inquiétante. A Slaviansk, la mairie, la police et le siège local des services secrets sont passés il y a plus d’une semaine sous le contrôle d’insurgés russophones. Ces militants locaux sont épaulés par des hommes armés présentés comme des groupes d’autodéfense, mais que Kiev et les Occidentaux accusent d’être des troupes d’élite des services spéciaux de l’armée russe.

L’Est est en proie depuis début avril à une insurrection armée pro-russe après l’occupation et le rattachement à la Russie en mars de la péninsule ukrainienne de la Crimée. Le Kremlin, qui a massé près de 40.000 soldats à la frontière de l’Ukraine, selon les Occidentaux, dément tout projet d’invasion dans l’Est. Mais Vladimir Poutine, qui a le feu vert du Parlement russe pour l’envoi de troupes en Ukraine, a promis d’assurer «à tout prix» la protection des russophones dans l’ex-URSS.