Figure marquante du mouvement de libération nationale, décédé lundi à l’âge de 85 ans. Les funérailles ont eu lieu devant une foule nombreuse marquée par présence de la quasi-totalité des ministres.
Etaient également présents, d’anciens Présidents, chefs de gouvernement et ministres ayant fait partie des différents cabinets post- indépendance, à l’image de Chadli Bendjedid et d’Ali Kafi, Mouloud Hamrouche, etc., des présidents de parti, des avocats, historiens, syndicalistes, compagnons de route et membres de la famille du défunt. Tous, évoquaient, chacun à sa façon, les qualités de l’homme qui a tiré sa révérence. Outre les postes successifs qu’il a occupés, est pour tous nos interlocuteurs, un homme intègre, humble, nationaliste.
En prononçant l’oraison funèbre, le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine(ONM) a rappelé, de prime abord, la clairvoyance, la justesse et tant d’autres qualités de M. Mehri, sans oublier son statut de ceux qui ont rejoint très tôt les rangs de la Révolution. Aussi, souligne M. Abadou, «l’homme qui nous quitte est connu pur son esprit d’analyse». Né le 3 avril 1926 à El-Harrouch, à Skikda, feu Abdelhamid Mehri était ministre au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et l’une des figures emblématiques du mouvement national. Après s’être engagé dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA), le patriote a rejoins le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) dans lequel il fut membre du Comité central. Arrêté en novembre 1954, il fut détenu en prison jusqu’en avril 1955. Quelques mois plus tard, il eut le mérite d’être désigné au sein de la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN) et occupa le poste de membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), puis celui de membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE). Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, M. Mehri occupa, par la suite, le poste de ministre des Affaires nord-africaines dans la première formation et celui de ministre des Affaires sociales et culturelles dans la deuxième. Le défunt Mehri a été également ministre de l’Information ainsi qu’ambassadeur dans plusieurs pays.
La dernière fonction officielle du défunt fut celle de secrétaire général du parti du FLN de 1988 à 1996.
Fouad IRNATENE
RÉACTIONS
Réda Malek, ancien Chef du gouvernement
«Le cimetière de Sidi Yahia, archicomble, renseigne sur la crédibilité de l’homme et sa popularité. Tous ceux qui l’ont connu, gardent de lui les meilleurs souvenirs. M. Mehri a été toujours à l’avant-garde du militantisme algérien. C’est un patriote très actif qui n’a pas ménagé sa force. Même à un âge avancé, il a continué à lutter, à s’exprimer et montrer sa capacité de défendre l’intérêt suprême du pays. Nous ne pouvons que lui rendre un vibrant hommage.»
Taleb Ibrahimi, ancien ministre
«M. Mehri est parmi les rares qui ont joué un rôle important dans l’Algérie moderne. Au début, il était l’une des légendes du parti du peuple, puis un responsable au conseil nationaliste dans le gouvernement provisoire. Après cela, il était devenu responsable du ministère de l’éducation puis des affaires étrangères. Et c’est au niveau de ces deux départements que le destin a voulu qu’on se rencontre. Ce n’est pas uniquement l’Algérie mais toute la Nation arabe et islamique qui le perd. Que Dieu ait son âme.»
Propos recueillis par F. I.
M. Bensalah
Abdelhamid Mehri était un témoin qui a mis en lumière de grands événements de l’histoire moderne de l’Algérie
Le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a souligné hier que le défunt Abdelhamid Mehri n’était pas seulement «un acteur de la lutte nationale et de la révolution, mais un témoin qui a mis en lumière des événements importants dans l’histoire moderne de l’Algérie». Dans un message de condoléances à la famille du défunt, M. Bensalah a mis en exergue «l’apport du défunt à la mise en lumière de notre histoire nationale moderne».
«Le poids des années n’a pas empêché l’ancien secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) de prendre part aux conférences et autres colloques consacrés à l’histoire et à la politique et d’exprimer ses idées et ses opinions», a ajouté le président du Conseil de la nation. M. Bensalah a en outre salué «les nombreuses réalisations de Abdelhamid Mehri en tant que militant, responsable, homme politique et intellectuel». «En cette douloureuse épreuve, je ne puis que vous exprimer mes condoléances les plus attristées et vous dire toute ma compassion et ma sympathie, priant Dieu Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa Sainte Miséricorde et de l’accueillir en Son Vaste Paradis parmi les pieux et les martyrs et de vous assister dans votre douleur», a ajouté M. Bensalah.
M. Ziari
L’Algérie perd en Mehri l’un de ses grands hommes
Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Abdelaziz Ziari, a souligné hier à Alger qu’avec la disparition de Abdelhamid Mehri, l’Algérie perdait l’un de ses grands hommes ayant marqué de leur empreinte le combat pour l’indépendance et l’édification nationale. Dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, M. Ziari a rappelé que «Abdelhamid Mehri était un politicien chevronné et un militant émérite qui luttait pour une Algérie qui allie authenticité et modernité par fidélité aux valeurs de Novembre et de la guerre de libération». Le défunt «a milité avec ferveur en faveur du rapprochement de toutes les forces nationales et pour une Algérie forte à même d’occuper la place qui lui sied dans le concert des nations», ajoute M. Ziari dans son message. «Il a voué sa vie pour l’indépendance de l’Algérie dès son adhésion au Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD)», a ajouté M. Ziari. Il a par ailleurs rappelé que le défunt «avait mis toute son expérience militante au service de la Nation durant la glorieuse guerre de libération, notamment au sein de la délégation du Front de libération nationale (FLN) à l’étranger, puis du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et enfin du Comité de coordination et d’exécution (CCE)». Le défunt s’est distingué par une compétence avérée en matière d’organisation et de gestion dans les hautes fonctions qu’il a eu à assumer au niveau de l’Etat au lendemain de l’indépendance pour terminer son parcours militant à la tête du secrétariat général du parti FLN», a encore rappelé M. Ziari dans son message.
M. Bessaieh
Avec le décès de Mehri, l’Algérie a perdu un de ses braves hommes
Le président du Conseil constitutionnel, M. Boualem Bessaieh a affirmé hier que l’Algérie a perdu avec le décès de Abdelhamid Mehri, «un de ses braves hommes qui se sont dévoués des années durant à l’accomplissement du devoir national». Avec le décès de Abdelhamid Mehri, l’Algérie perd «une éminente personnalité historique et un de ses braves hommes qui se sont, des années durant, dévoués à l’accomplissement du devoir national avec une totale abnégation, une inébranlable conviction et de nobles qualités à différents niveaux du combat et des responsabilités assumées pour la libération et l’édification du pays», a écrit M. Bessaieh dans un message de condoléances à la famille du défunt. «C’est un homme digne d’estime, de considération, de déférence », a ajouté M. Bessaieh.
M. Sidi Said
La disparition d’un grand militant et moudjahid
Le secrétaire général de l’UGTA , M.Sidi Said a affirmé hier que l’Algérie a perdu en la personne de M. Mehri un grand militant et moudjahid. «C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès du militant et moudjahid Abdelhamid Mehri», a écrit le patron de l’UGTA dans un message adressé à la famille du défunt. «En cette douloureuse circonstance, je vous présente au nom du Secrétariat National, au nom des travailleuses et des travailleurs, et en mon nom personnel, mes sincères condoléances en vous assurant de ma profonde sympathie».
M. El Hadi Khaldi
Un militant qui a consacré à l’Algérie une grande partie de son existence
Dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a déclaré hier que le militant et moudjahid Abdelhammid Mehri a consacré une grande partie de son existence pour l’indépendance de l’Algérie et l’édification d’un Etat moderne.
ONM
L’Algérie perd une mémoire de son histoire
L’Organisation nationale des moudjahidine a rendu un vibrant hommage au défunt Abdelahamid Mehri. Dans un message de condoléances, l’ONM rappelle que «l’Algérie a perdu en la personne de M.Mehri un grand militant qui a accompagné toutes les étapes du pays depuis les années quarante. C’était une archive vivante des données et des vérités historiques et politiques liées au parcours nationaliste sur une durée de 60 ans».
CNCPPDH
La Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH) a présenté ses sincères condoléances à la famille du défunt, priant Dieu le Tout-Puissant de lui accorder Sa Sainte Miséricorde et de l’accueillir dans Son Vaste Paradis.
Conseil superieur de la langue arabe
Un pionnier du mouvement national
Pour le Conseil supérieur de la langue arabe, le défunt compte parmi les «pionniers du mouvement national, de la Révolution de libération et de l’édification de l’Etat algérien indépendant».
MSP
Un précepteur incontesté
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, a exprimé, dans un message de condoléances, sa profonde tristesse suite à «la disparition d’un nationaliste symbole, un grand moudjahid et un précepteur incontesté, qui s’est dévoué au service de l’Algérie après s’être investi corps et âme pour la libération du pays». Le défunt, a ajouté M. Soltani, qui était à l’avant-garde du combat libérateur, s’est consacré avec la même ferveur et dévouement à l’édification de l’Algérie indépendante.
Médicaments génériques commercialisés en Algérie
Le Syndicat des pharmaciens d’officine souligne la nécessité d’établir un répertoire
Le vice-président du Syndicat national des pharmaciens d’officine, M. Abdelatif Zemmouchi, a appelé hier à Alger les pouvoirs publics à «s’engager» à d’établir un répertoire des médicaments génériques commercialisés en Algérie. M. Zemmouchi a souligné dans une intervention lors du 5e Salon international de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques en Algérie (SIPHAL 2012) placé sous le thème «débat autour des médicaments génériques», la nécessité d’établir un bulletin officiel des équivalences entre molécules princeps et génériques, soulignant l’importance, pour le pharmacien, de toutes ces mesures qui lui permettent d’être un prescripteur. Selon lui, en l’absence d’un répertoire des médicaments génériques, le pharmacien «n’est pas protégé» du point de vue juridique en cas d’effets secondaires provoqués par le médicament non prescrit par le médecin. Il a, à ce propos, revendiqué l’officialisation du droit de prescription dans le code pénal.
L’intervenant a indiqué que malgré le contrôle «rigoureux» des médicaments par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) et le Centre national de pharmacovigilance, la certification de la bioéquivalence n’est toujours pas généralisée à tous les médicaments». M. Zemmouchi a formulé dans ce contexte des propositions concernant le rôle de l’Etat pour rassurer les citoyens quant à l’efficacité de l’équivalence des médicaments génériques aux princeps et diminuer les prix des médicaments génériques à hauteur de 30% par rapport aux princeps. Il a appelé dans ce cadre à enregistrer tout nouveau médicament générique commercialisé et à accorder des mesures incitatives aux pharmaciens qui encouragent la consommation de médicaments génériques sur la base du prix de référence. M. Zemmouchi a estimé que le succès de l’encouragement des médicaments génériques requiert une étude sur «l’aptitude» des médecins à prescrire ces médicaments, s’interrogeant sur les moyens de gagner la «confiance» du malade et déplorant le manque d’études cliniques dans ce domaine. Il a affirmé à cette occasion qu’en dépit des mesures «rigoureuses» prises par l’Algérie en matière de commercialisation des médicaments (obligation pour tout médicament d’obtenir un certificat de conformité et d’être commercialisé dans le pays d’origine), il convient également d’ «établir une bioéquivalence dans le pays».
M. Zemmouchi a soulevé l’inégalité de la formation continue et de l’information médicale entre les médecins et les pharmaciens, mettant en garde contre «les copies trop ressemblantes aux princeps» en matière d’emballage, donnant l’exemple des médicaments Plavix du laboratoire Sanofi-Aventis, et Clopix du laboratoire Biopharm.