Une fondation pour les gardes communaux

Une fondation pour les gardes communaux

Il n’est pas exclu que les gardes communaux renouent avec la contestation tant l’insatisfaction est largement partagée à la base quant aux «concessions» du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.

C’est en tout cas ce qui ressort des rapports des coordinateurs de wilaya de la corporation, réunis ce jeudi, en conseil national consultatif à Mouzaïa, dans la wilaya de Blida. Des rapports qui reprennent fidèlement le courroux des gardes communaux aux quatre coins du pays contre les «réponses» de la tutelle à certains des points qu’ils considèrent comme l’épine dorsale de leur plateforme de revendications qu’ils ont tenté de remettre à la présidence de la République lors de leurs marches «musclées» de juillet dernier. Notamment, comme le dira Lahlou Aliouet, le chargé de la communication au sein de la Coordination nationale des gardes communaux, trois d’entre ces points «névralgiques». En tout premier lieu, la lancinante préoccupation des 16 heures supplémentaires à laquelle la réponse de la tutelle est loin de contenter la corporation. «Au moment où nous revendiquons 10 000 DA de prime mensuelle à comptabiliser à l’installation du garde communal, la tutelle propose une indemnisation de seulement 3 200 DA avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008», dira notre interlocuteur, pour qui cette revendication restera pendante tant qu’elle ne sera pas satisfaite comme «nous le voulons ». Un point de discorde aux côtés d’autres comme celui lié à la prime de panier fixée à 1 200 DA le mois que les gardes communaux veulent qu’elle soit comptabilisée à partir de janvier 2008 et non dès le 1er juillet 2012, comme proposé par la tutelle. Il y a aussi cet autre point «chaud» ayant trait à l’indemnité d’une probable dissolution du corps. Une indemnité que les collègues de Aliouet souhaitent voir calculée comme suit : le salaire mensuel multiplié par le nombre d’années d’exercice. Selon Lahlou Aliouet, le conclave de ce jeudi, qui a eu donc à formaliser la réaction de la base, a été suivi d’une rencontre avec ses pairs coordinateurs nationaux de la garde communale, au ministère de de l’Intérieur. Une réunion au cours de laquelle le secrétaire général du département de Ould-Kablia a réitéré, selon notre interlocuteur, sa «célèbre» réplique : «C’est tout ce que nous pouvons vous concéder», exigeant un rapport écrit de la position des gardes communaux à l’égard des dernières mesures de l’Intérieur. Ce que, dira encore Aliouet, ils feront d’ici dimanche avec en sus, les paraphes du maximum des gardes communaux. «Nous avons collecté jusqu’à ce vendredi à la mi-journée pas moins de 23 000 signatures et nous comptons en collecter jusqu’à 60 000 d’ici dimanche», soutiendra notre interlocuteur pour qui il s’agira de montrer à la tutelle que la Coordination nationale des gardes communaux n’agit que de concert avec la base d’où elle tire toute son énergie.

Une fondation dédiée à la garde communale

Et parce que leur combat est avant tout celui de la dignité d’un corps qui a eu à participer grandement à la sauvegarde de la République du péril islamiste, ce que plus d’un tente de passer sous silence, les coordinateurs de wilaya des gardes communaux ont décidé de la création d’une fondation. Aliouet expliquera la démarche en soutenant qu’il s’agira de perpétuer le combat des milliers d’agents du corps que les nouvelles générations ignorent du fait, notamment, d’une culture de l’oubli que certains s’évertuent à instaurer.

M. K.

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