Les secteurs hors hydrocarbures, notamment le BTPH et les services, ont fait de réels progrès en Algérie grâce à l’application des plans quinquennaux d’investissement et permettront même au pays de s’orienter vers l’exportation à moyen terme, a indiqué dimanche à Alger le ministre des Finances Karim Djoudi.
« Les programmes quinquennaux ont permis la création d’une valeur ajoutée hors hydrocarbures, mais à partir du moment où ces programmes seront clôturés et lorsque la demande interne baissera en raison de la baisse des investissements publics, l’Algérie aura une capacité d’exportation à exploiter », a expliqué M. Djoudi à la presse en marge d’une rencontre sur la stabilité financière dans les pays arabes.
Ces dernières années, la valeur ajoutée de certains secteurs de production comme les ciments, les matériaux de construction, les barrages et les routes a été multiplié par quatre, selon M. Djoudi.
Le programme quinquennal d’investissement public (2010-2014) tire à sa fin, son enveloppe budgétaire de 286 milliards de dollars, est consommée à 83% et le sera à hauteur de 92% en 2013.

L’enjeu pour l’Algérie sera alors d’évaluer ses capacités de se placer sur des marchés extérieurs arabes et africains notamment, a avancé M. Djoudi. Mais l’Algérie devrait d’abord diversifier ses sources de revenus surtout que près de 98% des revenus externes et 55% des revenus internes proviennent toujours des hydrocarbures, selon le ministre qui a averti que c’était « un problème qui perdure et qui n’allait pas se résoudre de lui-même ».
Malgré une hausse considérable de 41% en 2011, les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie n’ont pas dépassé les 2,2 milliards de dollars, soit moins de 3% du volume global des exportations qui étaient de 73,4 milliards de dollars, selon les Douanes algériennes.
Par ailleurs, le ministre n’a pas écarté un impact de la crise économique mondiale sur la balance de paiement de l’Algérie en assurant tout de même que l’épargne publique, le désendettement et les réserves de changes seront en mesure d’absorber les effets de cette crise.
Devant les responsables du Fonds monétaire arabe, du FMI et de la Banque mondiale, qui prenaient part à la rencontre, M. Djoudi a surtout rappelé que les avancées de l’Algérie en matière d’équilibres macro financiers, lui offre une marge de manœuvre importante en cas de choc externe.
Même le taux d’inflation, projeté autour de 4% par l’autorité monétaire, est parmi les taux les plus faibles dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) où il avoisine les 10%, a fait remarquer le ministre.