Une finale rêvée pour un destin national : Rendez-vous avec l’histoire !

Une finale rêvée pour un destin national : Rendez-vous avec l’histoire !

Demain soir, l’Algérie sera face à son destin. Celui d’être championne d’Afrique pour la première fois loin de ses terres. Cet accomplissement devenu possible après une CAN absolument enchanteresse pour tout le peuple algérien avide de joie et d’allégresse est aujourd’hui accessible. Plus que jamais.

L’on a habitude de dire souvent qu’une finale ne se joue pas, mais se gagne. C’est ce qui est demandé aujourd’hui par des millions d’Algériens à nos valeureux lutins qui nous ont comblés durant un mois jusqu’à réconcilier certains invétérés avec le football sport roi quoi qu’en dise. Quel phénomène populaire, en effet, cette capacité de soulèvement des masses entières et des passionnées communions qu’a le football notamment dans nos contrées méditerranéennes ? L’effervescence qui accapare aujourd’hui l’Algérie frise le délire. Des milliers de supporters voudraient faire le déplacement vers la capitale égyptienne, ceux arrivés pour les quarts où les demi-finales ne comptent pas revenir sans la fameuse breloque conquise le jour de la dernière représentation de cette fête biennale. Aujourd’hui, l’Equipe nationale de football a complètement accaparé l’intérêt du peuple algérien. Dans une conjoncture politique particulière et inédite cette incursion par le sport arrive comme une halte salutaire. Comme une démonstration à qui de droit de ce que les jeunes de ce peuple sont capables. Un peuple amoureux de sa patrie et qui voudrait une Algérie des droits et de la démocratie. Un vieux bouquiniste du quartier Al Mouhandissine au Caire nous disait qu’il souhaiterait tant que l’Algérie triomphe, rien que pour ce peuple valeureux qui sort depuis des mois dans la rue de façon pacifique exigeant le changement, et qui résiste malgré les épreuves. Cette arrivée en finale d’un groupe de footballeurs et leur coach, qui aura effectué une véritable résurrection après la traversée du désert depuis le mondial brésilien, pourrait donner du bonheur pour les millions d’Algériens éreintés par les difficultés de la vie et d’un lendemain de plus en plus flou.

Gagner pour ce «peuple valeureux qui sort depuis des mois»

Cette coupe d’Afrique des nations s’annonçait déjà particulière avant son lancement dans un pays pas comme les autres. Il y avait initialement de l’appréhension pour cette CAN qui allait se dérouler dans une contrée avec laquelle les relations footballistiques ont toujours été difficiles. La rivalité ayant touché souvent des pics de chauvinisme détestables. Le sectionneur Djamel Belmadi, lui-même, déjà héros avant l’heure, exprimait alors sa préférence d’aller jouer en Afrique du Sud lorsque la CAF hésitait à faire un choix palliant la défection du Cameroun.

Aujourd’hui, l’on se trouve dans une situation inédite, l’Algérie tellement vilipendée ici par les médias d’Egypte durant les «évènements» de Oum Dourman il y a une dizaine d’années est aujourd’hui encouragée par la majorité du peuple égyptien. Le charme ensorceleur de l’Egypte pays des pharaons et du mythique Nil a fait son effet semble-t-il. La bonté divine aura au passage fait éviter une confrontation fraternelle qui n’aura pas provoqué que des étincelles. L’Algérie du football jouera pour une seconde étoile longtemps attendue par les amoureux de l’Equipe nationale et ses couleurs. Les Cairotes beaux joueurs à l’envie, dans leur écrasante majorité soutiennent cette équipe algérienne au football si chatoyant et si agréable à voir. Unanimes, tous les acteurs de cette fête du football africain le confirment : les Verts ont surclassé tous les autres. À l’orée de cet ultime et ô combien crucial acte, Djamel Belmadi aura déjà réussi là où ses nombreux prédécesseurs ont lamentablement échoué. D’avoir pu inculquer cette alchimie qui manquait assurément aux joueurs algériens, ceux du cru comme ceux formés à l’étranger. Etre les meilleurs sur les 24 nations participantes dont de grands noms du ballon rond continental est en soi un exploit prodigieux. Inattendu. De quoi vous ouvrir un destin national. Revenir à la maison avec la coupe tant convoitée entre les mains s’apparenterait déjà à un rêve devenu réalité.

À la veille du grand rendez-vous, les Algériens sont déjà conquis. Nos capés ont été de dignes représentants. Conquérir la couronne africaine sera comme un accomplissement d’une campagne égyptienne que l’histoire sportive retiendra. Vendredi à 20h, l’Algérie aura rendez-vous avec l’histoire. Près de quarante millions de cœur seront suspendus à l’exploit de Mahrez et ses frères. Attendant la délivrance, annonçant la grande fête.