Une famille de prédateurs. Seif Al-Islam, 38 ans, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a siphonné du pétrole d’un gisement dans lequel le français Tota
Dans un télégramme du 4 juin 2009, l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli relate un accord entre un consortium formé par Total et l’allemand Wintershall d’une part et le groupe pétrolier public libyen NOC d’autre part en vue de donner à celui-ci une part accrue dans deux gisements, Mabruk et Al Jurf.
« Un corollaire potentiellement intéressant est qu’Al Jurf est, paraît-il, un champ dans lequel Seif Al-Islam (…) obtient régulièrement des droits de tirage, qu’il revend pour financer ses diverses activités », peut-on lire dans le télégramme mis en ligne par Aftenposten.
Disant ignorer si ces parts étaient prélevées sur la quote-part de NOC ou celle des partenaires étrangers, l’ambassade ajoute que la redistribution du tour de table pourrait amputer les moyens financiers à la disposition de Seif Al-Islam, alors perçu comme un partisan des réformes en Libye. « Seif a des relations étroites avec des personnalités françaises importantes du monde politique et des affaires », indique le télégramme.
« Si sa part provient de celle de Total (qui venait d’être réduite, ndlr), il pourrait subir une réduction de ses droits de tirage et connaître une baisse équivalente de son compte en banque », ajoute la note.
« Concernant notre quote-part de production, nous démentons formellement ce type de pratiques », a déclaré un porte-parole de Total à l’AFP.
Seif El Islam, 38 ans, fils de la seconde épouse du Guide, était présenté comme l’héritier présomptif de son papa le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.
La fortune du clan Kadhafi dont les avoirs ont été gelés par de nombreux pays est estimée à 120 milliards de dollars. Chiffre confirmé par un câble de l’ambassade américaine à Tripoli.
La famille Kadhafi truste le pétrole, le gaz, les télécommunications, les infrastructures, les hôtels, les médias et la distribution. Le clan se répartit les secteurs et chaque membre détient une sorte de monopoleMuhammad, l’aîné, dirige l’autorité nationale des télécoms – Libya Telecom & Technology. Seïf Al-Islam opère dans l’industrie pétrolière via One-Nine Firm. Sa’adi gère l’immobilier, le tourisme et les infrastructures.
Et Aisha, qui a des intérêts dans une clinique privée de Tripoli.