Une étude suédoise place la centrale de Ghardaïa parmi les plus performantes du Maghreb

Une étude suédoise place la centrale de Ghardaïa parmi les plus performantes du Maghreb
Centrale solaire Ghardaïa

Dans le désert algérien, à Ghardaïa, une centrale photovoltaïque pilote livre ses premiers secrets après une année d’analyse minutieuse. Des chercheurs suédois de l’Université de Gävle ont évalué les performances de cette installation de 1,12 MW située à Oued Nechou.

Leur étude, fondée sur des données recueillies tout au long de l’année 2016, met en lumière le comportement des panneaux solaires face aux conditions extrêmes du Sahara. L’installation, qui mêle différentes technologies et systèmes de fixation, a vu son rendement scruté à la loupe.

Les résultats dessinent une carte des forces et des sensibilités de la production solaire dans un environnement où le sable, la chaleur et un ensoleillement intense dictent leur loi. Cette enquête scientifique offre des enseignements précieux pour l’avenir des énergies renouvelables en Algérie.

Une étude scientifique dévoile les performances surprenantes de la centrale solaire de Ghardaïa

Construite en 2016, la centrale d’Oued Nechou se compose de huit sous-champs distincts. Six d’entre eux, d’une puissance totale de 918 kW, sont équipés de structures fixes. Les deux derniers, cumulant 203 kW, utilisent des trackers solaires motorisés qui suivent la trajectoire du soleil.

🟢 À LIRE AUSSI : La Chine met 1,6 milliard $ sur la table pour un projet géant en Algérie

Cette diversité s’observe aussi dans les technologies de panneaux déployées. Le site intègre 100 kW de modules en silicium amorphe, 100 kW en tellurure de cadmium. Ainsi que 315 kW en panneaux monocristallins et 606 kW en polycristallins. Ces configurations variées ont permis une analyse comparative poussée des performances selon les technologies et les systèmes d’orientation.

Température et ensoleillement : rendement optimal en hiver, une surprise liée à la chaleur !

Les données, enregistrées toutes les 30 minutes selon la norme internationale IEC 61724, ont révélé l’impact majeur des conditions climatiques.

Les températures moyennes ont oscillé entre 16°C en décembre et 42°C en juillet. Le rayonnement solaire a quant à lui varié de 5,4 à 7,1 kWh/m² par jour. L’étude établit une corrélation forte entre le ratio de performance de la centrale et des facteurs comme la température de l’air, la puissance de sortie et l’irradiation.

🟢 À LIRE AUSSI : Export d’électricité via Medlink : quelles retombées pour l’Algérie avec ce gigaprojet à 7 MDS € ?

De manière contre-intuitive, les mois les plus productifs, affichant les facteurs de charge et les productions les plus élevés, ont été janvier, février et décembre, lorsque les températures étaient plus fraîches. Les ratios de performance les plus hauts ont été enregistrés en décembre, février et mars.

Un bilan comparatif favorable : l’Algérie affiche un rendement solaire compétitif face à ses voisins avec 82% de ratio de performance 

Le ratio de performance global de la centrale a été calculé à 82%. Ce chiffre place l’installation algérienne dans une position favorable par rapport à d’autres sites désertiques. Il se compare à un ratio d’environ 84,5% pour une centrale au Koweït, 79% au Maroc et 66% en Mauritanie.

L’équipe de recherche souligne ce résultat. « Cette étude révèle des ratios de performance supérieurs pour la centrale pilote étudiée par rapport à des installations dans d’autres endroits, même ceux ayant des conditions environnementales similaires ».

🟢 À LIRE AUSSI : Revenus hydrocarbures : combien l’Algérie a-t-elle tiré de son pétrole et gaz en 2024 ?

Les scientifiques attribuent ces différences à la technologie des modules photovoltaïques, aux systèmes d’onduleurs utilisés et à la conception spécifique de chaque installation.

Enfin, l’analyse de cette centrale pilote à Ghardaïa fournit des données concrètes pour le développement de grands parcs solaires dans le sud algérien. Elle confirme le potentiel de la région tout en identifiant les paramètres climatiques qui influencent le rendement.

Ainsi, ces enseignements sont essentiels pour optimiser les futures infrastructures et garantir leur rentabilité sur le long terme, alors que l’Algérie mise de plus en plus sur son immense potentiel solaire.