Le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires sont des affections en forte progression en Algérie, en raison principalement du facteur alimentaire, constate une étude de l’institut national de santé publique.
En termes triviaux, la malbouffe est à l’origine d’une croissance inquiétante de maladies chroniques en Algérie. Au minimum, plusieurs dizaines de milliards de dinars, au moins 400 millions de dollars par an, sont dépensés dans la prise en charge de cette “recrudescence des maladies” liée à un mode de consommation ultra-rapide peu respectueux des bases d’un régime alimentaire sain.
Cet argent aurait pu assurer un système efficace de protection du consommateur contre la mauvaise qualité des produits de large consommation commercialisés à grande échelle dans nos marchés et dans les espaces commerciaux de l’informel. De multiples foyers de dissémination de microbes et de matières toxiques. Pendant ce temps, les pouvoirs publics, au lieu de prendre le taureau par les cornes, se complaisent dans l’immobilisme. Pour preuve, quasiment pas ou peu de campagnes de sensibilisation sont menées par les départements ministériels concernés à la fois contre ce phénomène de malbouffe mais aussi contre la prolifération de produits de large consommation dangereux pour la santé des consommateurs. Une situation de non-assistance à population en danger. L’imperméabilité des frontières aux produits dangereux constitue également une autre facette de cette malbouffe.
En l’occurrence, si l’Algérie s’enorgueillit de disposer d’un système de vaccination efficace reconnu à travers le monde, est-il si difficile d’organiser un dispositif de prévention de ces maladies à grande échelle. avec un tel potentiel humain dans le secteur, le système de santé actuel traite plutôt les effets que les causes de l’évolution en hausse : des cas de cancer, de diabète, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires. Il faut reconnaître que cette lutte contre une extension rapide de ces maladies ne repose pas sur l’action d’un seul département ministériel.
Mais la question de la malbouffe n’est pas aussi simple. Le recours généralisé à la restauration rapide est lié également au pouvoir d’achat. Une restauration saine, de plus en plus barrisme dans notre pays coûte plus chère. Elle est hors de portée de millions et de millions d’Algériens. L’huile d’olive, les fruits et légumes, bases d’une alimentation
équilibrée reviennent très chers en raison d’un marché intérieur désorganisé et livré aux pratiques spéculatives. On ne semble pas prendre également la mesure des méfaits de la malbouffe. Elle risque, si la propagation de ces maladies n’est pas stoppée, de miner les forces vives du pays. Un frein sérieux au développement durable du pays qui ne dit pas son nom. Cette situation alarmante interpelle les pouvoirs publics.
Faudrait-il, peut-être, qu’un nouveau scandale éclabousse nos dirigeants pour qu’enfin on puisse espérer inverser la tendance.
K. R.
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