Une étude toute fraîche, réalisée par l’université de Stanford, en Californie, souligne que d’ici à 2050, il sera tout à fait faisable de faire passer le monde à 100% d’énergies renouvelables.
Elle concerne 139 pays et prévoit le développement de plans pour transformer les infrastructures énergétiques tous usages actuels (électricité, transports, chauffage/climatisation, industrie, agriculture, forêts, pêche) de 139 pays en des systèmes alimentés par le vent, l’eau et le soleil. Cette feuille de route propose 80% de conversion en 2030 et 100% en 2050. L’étude californienne compare la consommation énergétique de toute la filière d’approvisionnement des énergies fossiles et des énergies renouvelables. Et la conclusion qui en a été tirée est appréciable.
Qu’on en juge. Pour les énergies fossiles, l’extraction, le transport et la transformation du charbon, du gaz, du pétrole et de l’uranium en chaleur, en électricité et en carburant nécessitent une forte consommation énergétique. Sur le modèle mondial actuel, cette consommation atteindrait 20 600 GW en 2050, contre 12 100 GW en 2012. Les énergies renouvelables ont aussi une consommation, mais bien « moins élevée », et un scénario 100% renouvelable n’atteindrait lui que 11 800 GW en 2050. L’étude prend de nombreuses données en compte, avec notamment les potentiels des énergies renouvelables de ces 139 pays qui sont reliés à la surface du territoire national nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques, aux emplois créés, aux gains en matière de pollution de l’air sur la santé des habitants, ou encore aux bénéfices retirés de l’exploitation d’une énergie produite sur le territoire
national.Qu’en est-il de l’Algérie ?
L’étude ne fournit pas de données sur le pays. En théorie, l’Algérie affiche des ambitions de donner de la consistance à son programme d’énergie renouvelable. En visite, dimanche 23 octobre, dans la wilaya de Mostaganem, le nouveau président-directeur général du Groupe Sonelgaz, Mustapha Guitouni, a révélé qu’un programme est en cours d’élaboration à l’échelle nationale visant la production de 4 000 mégawatts d’électricité à partir des énergies renouvelables (solaire et éolienne). M. Guitouni a précisé que le ministère de l’Energie met au point, actuellement, un cahier des charges relatif à ce projet. Ce document sera finalisé entre la fin du mois de décembre et le début de l’année 2017. Il a rappelé que 400 mégawatts d’électricité ont été produits au niveau national par l’utilisation des énergies renouvelables. L’Algérie, a-t-il rappelé, s’est lancée dans le renouvelable dès les années 1980. Mais qu’est-ce qui garantit que cette fois sera la bonne ? Le pays est toujours dans le tout-fossile, la contribution des énergies vertes dans le mix énergétique étant marginale. Une situation irréversible ? Sonelgaz tente de mettre en application une politique gouvernementale, pas cohérente, pour le moment. Elle n’y arrivera pas seule. Et elle risque de s’y perdre. Dans le nouveau programme, évoqué par le P-DG de Sonelgaz, il est question que le renouvelable soit confié à Sonatrach. La compagnie nationale des hydrocarbures devrait ainsi conduire des projets ambitieux dans la filière, sans perdre de vue son métier de base. Cela est tout à fait réaliste, de nombreuses compagnies pétrolières et gazières internationales en ont fait l’expérience. Et cela a bien fonctionné. En tout cas, le renouvelable est appelé à se développer et à s’inscrire dans une nouvelle dynamique, a fortiori dans le contexte régional et international d’aujourd’hui. L’Accord de Paris sur le changement climatique (COP21), par exemple, va donner un boom à l’industrie des énergies renouvelables. Il constitue une opportunité pour l’Algérie qui recèle des potentialités importantes dans ce domaine.