Trente neuf zones, réparties sur une superficie de 330.000 km², dans les wilayas de l’extrême Sud, sont potentiellement exposées au risque acridien, selon les indications de l’Institut national de la Protection des végétaux
Mais le risque d’une infiltration des régions plus au nord, à partir du Mali et du Niger, n’est pas écarté, en cette période écologique jugée favorable par les experts. Ce qui incite les services gouvernementaux concernés à redoubler de moyens et de vigilance. Ainsi 4 milliards de dinars ont été mobilisés par le gouvernement pour lutter contre le péril acridien.
Cette importante somme d’argent est destinée à renforcer le dispositif de lutte et de prévention, mis en place depuis le début de l’année et durci en juin dernier, sous les auspices du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Elle devrait contribuer, dans les jours qui viennent, à multiplier les opérations en cours, dans les territoires sahariens du pays, notamment ceux des wilayas d’Illizi et Tamanrasset, où le criquet pèlerin est signalé depuis déjà plusieurs mois.
Dans ces régions, 48.000 ha ont été traités, au titre du programme 2012 avec un bilan, semble-t-il satisfaisant, si l’on croit les commentaires des cadres des services concernés. Mais les inquiétudes relatives à de nouvelles invasions acridiennes, à partir des mois de septembre et octobre prochains incitent à la vigilance.
Les experts algériens redoutent que de nouveaux essaims se forment au nord du Mali et qu’ils progressent vers l’Algérie et jusque dans les régions des Hauts Plateaux, si des mesures ne sont pas prises à temps et bien anticipées dans le contexte actuel de manque d’informations fiables et suivies liées à l’insécurité qui règne dans le pays voisin.
Depuis janvier dernier, pas moins de huit équipes, bénéficiant d’une assistance aérienne et par satellite ont été dépêchées dans les régions algériennes à risque et une cellule centrale de coordination a été installée pour des mesures concernant les wilayas de Tamanrasset, Illizi et Adrar.
Entre les mois d’octobre et novembre prochains, ces mêmes mesures toucheront les wilayas de Ghardaïa, Béchar et Tindouf, alors que, pour pallier au manque d’informations et de coordination avec le Mali, actuellement en guerre, l’Institut national de la Protection des végétaux travaille, pour les semaines à venir, sur trois scénarii qu’il a établis sur la base de donnés historiques relatives aux grands déplacements du criquet pèlerin, en période écologique propice comme celle qu’on enregistre durant la période automnale.
Le premier scénario consiste à traiter une superficie de 50.000 ha, dans le cadre d’une opération préventive classique sans recours à des moyens exceptionnels. Le deuxième scénario est conçu pour le traitement d’une superficie dépassant les 200.000 ha, dans le cas où des mouvements d’essaims sont signalés dans le nord du Mali et du Niger. Enfin, le troisième, considéré comme ultime, devrait conduire à la mobilisation des plus gros moyens de lutte possibles sur une surface dépassant les 800.000 ha.
Kader Hannachi