Une entourloupe peut en débusquer une autre ,Le rapport Salafranca met à nu la Commission Seddiki

Une entourloupe peut en débusquer une autre ,Le rapport Salafranca met à nu la Commission Seddiki
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Le rapport de 61 pages élaboré par le chef observateur de la mission de l’UE, l’Espagnol José Ignacio Salafranca, a mis à nu les petites manigances qui faisaient l’arrière- plan de la Commission nationale pour la surveillance des élections législatives.

Une guerre intestine s’est déclarée entre Seddiki et certains membres de l’ex-commission – elle a été dissoute aussitôt son travail accompli et le rapport final remis aux autorités, dont le virevoltant Tarek Zeghdoud, du parti Rassemblement algérien, qui a taillé en pièces Seddiki, allant jusqu’à l’accuser d’avoir lui-même, et non pas Salafranca, cherché à faire passer un pacte avec le ministère de l’Intérieur au profit de son parti, AHD 54.

Mais revenons, au dernier événement, qui a mis le feu aux poudres. Le rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union européenne pour les élections législatives du 10 mai 2012 a été présenté et remis aux autorités.

José Ignacio Salafranca, a tenu à dire que le rapport est le résultat d’ «une évaluation approfondie, détaillée et impartiale» et que, sur cette base, la mission qu’il a dirigée a constaté «tout un nombre d’aspects positifs du processus électoral». Seront, entre autres, relevés «l’augmentation du nombre de partis politiques et de listes indépendantes par rapport aux scrutins précédents », ce qui a permis du point de vue de la Mission de l’UE d’«élargir l’offre politique».

Le rapport confirme «l’instauration de mécanismes de contrôle additionnels de l’opération de vote, tels que la CNSEL et la CNISEL, l’incorporation des urnes transparentes et de l’encre indélébile comme instrument supplémentaire de vérification lors des opérations de vote et l’entrée de 143 députés femmes dans la nouvelle Assemblée ».

Des éléments dont la Mission se félicite puisque constituant, de l’avis de Salafranca, «un avancement notable». En clair, l’UE apporte son quitus pour la transparence et la crédibilité du scrutin du 10 mai.

Aussitôt, Seddiki se dit scandalisé par le rapport de Salafranca, et l’a accusé d’avoir passé un « deal » avec l’État algérien, l’UE apportant ainsi son appui à l’Algérie, en échange d’une éventuelle demande de financement pour les pays les plus confrontés en Europe à l’endettement. Évidemment, Salafranca a démenti pareilles allégations arguant que son constat était appuyé par des preuves tangibles.

Mohamed Seddiki, dont la Commission a été dissoute, s’est tout de suite insurgé contre le contenu du rapport de Salafranca, accusant l’UE d’avoir apporté une « bouffée d’oxygène » au pouvoir algérien. La critique acérée de Seddiki est tout de suite mise en déroute par certains ex-membres de la CNISEL, qui ont attaqué frontalement Seddiki.

Pour Zeghdoud, ex-membre de la Commission et chargé de l’organique au Rassemblement algérien, parti créé par son père, Ali Zeghdoud, « Seddiki est malhonnête dans ses critiques », car c’est luimême qui avait tenté de passer « un deal avec les autorités contre un certains nombre de sièges au profit de son parti, AHD 54 ».

Pour Zeghdoud, « les propos de Seddiki n’engagent pas les anciens membres de la CNISEL, qui est du reste dissoute, mais sa propre personne, sans plus ». Allant plus loin, il affirme que Seddiki a été « incapable de gérer la commission de surveillance des élections, et a créé plusieurs fois des tensions aiguës au sein de cette commission, compromettant gravement son fonctionnement», et qu’il avait «axé son engagement au profit de son parti, dont les positions politiques sont connues de tous».

Fayçal Oukaci