L’augmentation qu’a connue le salaire national minimum garanti (SNMG), passant de 15.000 à 18.000 DA ainsi que les revalorisations salariales enregistrées en 2010 et 2011 ont contribué à la hausse des salaires nets mensuels moyens en Algérie.
Selon l’enquête de l’Office national des statistiques (ONS) réalisée auprès de 969 entreprises, dont 670 publiques et 299 privées de 20 salariés, représentant toutes les activités hormis l’agriculture et l’administration, cette évolution salariale est de 9,1% en 2011 contre 7,4% en 2010 qui rappelle que les hausses décidées n’ont pu être appliquées par certaines entreprises en 2010, mais rendues effectives une année plus tard.
Sur le hit parade des augmentations, les fiches de paie du personnel de la santé (16,2%), des finances (13,6%), et des industries manufacturières (13,2%) alors que son évolution reste faible dans les secteurs de la production et distribution d’électricité, gaz et eau (3,3%) et dans l’immobilier et services aux entreprises (4,9%).
Des chiffres corroborés par une précédente enquête de l’ONS sur les salaires auprès des entreprises en 2010, réalisée par courrier, et qui a touché 934 entreprises activant sur l’ensemble des activités, à l’exception de l’agriculture et de l’administration, dont 616 entreprises publiques et 318 privées employant 20 salariés et plus.
En effet, cette étude a révélé que les évolutions du salaire sont meilleures dans le transport (+14,4%), la santé (8,8%) et les finances (+8,4%).
D’après la même source, les entreprises des services collectifs sociaux et personnels et celles de la production et de distribution d’électricité et de gaz sont celles qui ont connu une faible augmentation des salaires, avec respectivement des variations de 1,1% et 1,8%.
Parmi les travailleurs touchés par ces augmentations, le personnel d’exécution (+10,4%), par rapport aux agents de maîtrise (+9,2%) et les cadres (+6,9%). Ainsi, l’ONS révèle que le niveau des salaires nets mensuels de mai 2011 se situe à environ 29.400 DA. Il est de 41.200 DA dans le public et de 23.900 DA dans le privé national, selon l’enquête.
Cette dernière confirme, si besoin est, que les activités pétrolières (production et services d’hydrocarbures) et financières (banques et assurances), restent les secteurs qui payent le mieux avec respectivement des niveaux de salaires relativement élevés avec 74.800 DA et 44.900 DA, soit 2,6 et 1,5 fois plus que le salaire net moyen global.
Contrairement, les secteurs de la construction, de l’immobilier et services aux entreprises sont les parents pauvres avec des salaires inférieurs à la moyenne, avec respectivement 22.500 DA et 24.400 DA, soit 77% et 83% du salaire net moyen global, précise encore l’enquête.
Ces salaires correspondent au montant effectivement perçu par le salarié et prend en compte le salaire de base, les primes et indemnités ainsi que les différentes retenues (impôts sur le revenu global -IRG-, sécurité sociale et retraite).
En Algérie, le salaire de base représente 62% de la rémunération brute totale et les primes et indemnités 38%. Selon l’ONS, ces écarts de salaire trouvent leurs explications dans le cachet des entreprises activant dans ces secteurs. D’un côté, les entreprises qui emploient un grand nombre de salariés très qualifiés (hydrocarbures et banques) avec un système de rémunération spécifique.
D’autre part, il y a les secteurs qui affichent une faiblesse relative des salaires due essentiellement à la prédominance du personnel d’exécution important et peu qualifié, note encore l’enquête. Ainsi, un cadre perçoit un salaire net moyen de 55.200 DA contre 34.000 DA pour le personnel de maîtrise et 21.600 DA pour un salarié d’exécution.
Ces différences sont plus marquées dans certains secteurs d’activité (industries extractives et la santé) où le salaire des cadres atteint respectivement 94.400 DA et 56.800 DA. Par contre, dans les secteurs (production, distribution électricité, gaz et eau) et (services collectifs sociaux personnels), les cadres ne perçoivent respectivement que 41.400 DA et 41.700 DA.
Moncef Wafi