Une enquête de biosurveillance sera lancée ce vendredi: Une première du genre en Afrique

Une enquête de biosurveillance sera lancée ce vendredi: Une première du genre en Afrique

Cette enquête qui s’étalera tout au long du mois d’avril, se déroulera durant les week-ends et touchera les personnes âgées entre 3 et 74 ans.

En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre national de toxicologie lancera le 7 avril prochain, correspondant à la Journée mondiale de la santé, une enquête de biosurveillance. Cette enquête, qui a comme but l’identification des populations à risques, afin d’élaborer des stratégies de lutte et de prévention ciblées pour ces populations, est la première du genre en Afrique et la 8ème à l’échelle mondiale.

Selon le professeur Barkahoum Alamir, directrice du Centre national de toxicologie, qui a animé hier une conférence de presse à l’Institut Pasteur de Dély Brahim, ladite enquête va concerner une population de 1210 ménages à travers 39 wilayas. Le choix de ces ménages sera laissé aux directions de la santé au niveau de chaque wilaya. La seule condition exigée aux DSP, c’est que le choix des ménages doit être représentatif (urbain et rural). Cette enquête, qui s’étalera tout au long du mois d’avril, se déroulera durant les week-ends et touchera les personnes âgées entre 3 et 74 ans. L’opération de prélèvement auprès des personnes des ménages choisis, s’effectuera sur le sang, l’urine et les cheveux.

En parallèle des prélèvements, de questionnaires contenant 57 questions seront soumises aux personnes touchées par des prélèvements. Ces questions porteront sur leur mode de vie (habitudes alimentaires, hygiène, etc), ainsi qu’à leur environnement, afin de déterminer l’impact d’une vingtaine de polluants toxiques sur leur santé, a clarifié Mme Barkahoum, faisant savoir qu’il s’agit notamment des métaux et des métalloïdes (arsenic, mercure, plomb, vanadium, chrome, etc).

Abordant l’intérêt de cette enquête, devant aboutir à quelque 10.000 échantillons, Mme Berkahoum a indiqué que son principal objectif vise à obtenir des données premières sur la prévalence chez les personnes ciblées ayant des niveaux supérieurs aux seuils recommandés des substances chimiques de l’environnement. Les résultats de l’enquête pourront également servir à déterminer des valeurs de référence et les normes des différents métaux et métalloïdes dans les milieux biologiques, à savoir le sang, l’urine et les cheveux, a-t-elle ajouté.

De même qu’ils permettront d’étudier la distribution de ces prévalences, selon l’âge, le sexe, la région géographique et le type d’agglomération (urbain ou rural) des personnes prélevées. Les conclusions de l’enquête contribueront, en outre, à l’identification des populations à risques ainsi que les facteurs associés, les plus importants étant l’alimentation, la qualité de l’eau et l’environnement).

L’autre objectif de ce travail de terrain étant d’avoir des normes algériennes en matière d’analyses toxicologiques, a détaillé la même responsable, notant que celui-ci sera mené selon les normes et standards internationaux. La directrice du centre de toxicologie a particulièrement insisté sur l’intérêt de recevoir à temps les prélèvements à analyser, ces derniers ne devant pas dépasser la date de péremption, sachant que certains échantillons parviendront des wilayas éloignées du sud du pays, a-t-elle explicité. Interrogée sur le coût de cette opération, Mme Barkahoum Alamir s’est contentée de répondre «qu’elle coûtera très cher». Dans la wilaya d’Alger par exemple, le wali, Abdelkader Zoukh, s’est porté volontaire pour contribuer à l’opération.